Contrairement à l’euphorie de la récupération politique issue des fleurs jetées au gouvernement de Patrice Talon par entre autres le Président Nigérien Mahamadou Issoufou et le philanthrope et enseignant français Odon Vallet au sujet de l’efficacité de la stratégie de lutte mise en place au Bénin contre la covid-19, le discours semble virer désormais vers la modestie. Un changement rapide de ton curieusement constaté, après que les tests massifs de dépistage corporatiste en cours ont commencé par révéler des statistiques angoissantes.
Le Bénin est en réalité beaucoup plus touché par la maladie liée au coronavirus, que ce que l’on croyait. Alors qu’il comptait une trentaine de cas il y a quelques jours seulement, les dernières statistiques font surgir une face cachée de l’iceberg. Désormais et ce en attendant les dernières mises à jour, le pays a dépassé la barre des 300 personnes testées positives, à ce virus. Au début de la pandémie sur le sol béninois, le gouvernement de Patrice Talon a rapidement pris certaines mesures comme l’instauration du cordon sanitaire autour des communes à risques ou encore le port obligatoire de maques, à l’instar des autres mesures conventionnelles suggérées par l’Organisation mondiale de la santé (Oms), pour contrer la propagation de ce mal. En son temps, l’on n’a eu de cesse que d’entendre assez de discours adulateurs, à l’endroit du gouvernement. Ainsi, pour certains, ce dernier est le premier en Afrique voire au monde, à instaurer le cordon sanitaire autour des localités à risques. Pour d’autres, il est également le premier à décréter ce port obligatoire de masques et ce fait, lutte implacablement selon eux, contre le coronavirus. Lesquels discours, ont été en son temps corroborés et adulés sur des médias internationaux par de hautes personnalités africaines et mondiales comme le Président Mahamadou Issoufou du Niger ou encore le philanthrope Odon Vallet de la France. Dès lors qu’il était adulé par cette frange, le gouvernement n’avait d’yeux que pour ses propres manières d’affronter ce virus. Seulement, toutes ces mesures qu’on a jugées très efficaces étaient juste liées au nombre de cas, qui était à moins de 30. Aujourd’hui où le dépistage rapide et massif a été décidé et se fait depuis quelques jours dans le rang des enseignants et des agents de santé, le mythe semble être tombé. La hausse exponentielle de cas confirmés positifs à cette pandémie, de plus en plus observée, désillusionne plus d’un et fausse les calculs d’antan. Subséquemment, de l’optimisme béat qui a tout le temps caractérisé l’exécutif dans sa manière de procéder au départ dans cette lutte, c’est désormais un discours revisité qui est prêché. ‘’Les Béninois doivent apprendre à vivre désormais avec le mal’’, comme ” toutes autres maladies ” auxquelles, ils sont déjà habitués. C’est aussitôt le slogan trouvé, pour suppléer les discours doucereux. Mieux, pour qu’ils apprennent réellement à vivre avec le mal, ce nouveau langage semble insister sur le caractère asymptomatique des nouvelles personnes testées positives. Partant de là, il est à retenir qu’elles sont hors de danger et ne courent pas autant de risques. Par ricochet, psychologiquement, l’on ne doit plus en avoir peur. Surtout avec l’acquisition de plusieurs milliards de matériels de prise en charge et l’annonce de nouveaux cas guéris, la peur devrait s’estomper, si l’on en croit la nouvelle démarche de l’exécutif. Ceci, en certifient d’ailleurs les témoignages de supposés patients guéris, qui inondent la toile depuis quelques jours. Pour peu que la banalisation des nouveaux cas confirmés et les actuels discours n’éloignent Patrice Talon et son équipe de l’essentiel.
J.G