Une fonction, un salaire et généralement après 30 ans de service et des cotisations à la caisse nationale de sécurité sociale, une retraite assortie de pension. Pour la rendre plus paisible, le principe est bien connu. D’ailleurs, les avantages que les souscripteurs à la caisse de sécurité sociale en tirent, personne ne les ignore puisque avec l’âge avancé (la soixantaine), le besoin du minimum pour s’occuper de son état de santé et de son mieux-être se fait plus précis. Au vu de cette réalité, une proposition de loi pour la retraite des députés et des personnalités politiques n’a rien d’anormal. Cependant, son défaut ne peut porter préjudice qu’aux personnalités qui l’auront voulu. Car, toutes les possibilités existent si tant est que l’objectif est d’avoir de quoi ne pas souffrir après avoir servi sa nation. En effet, s’il est vrai que les fonctions politiques sont précaires, il n’en demeure pas moins que ceux qui y parviennent bénéficient d’un sevrage de trois mois dans la plupart des cas. Aussi, devraient-ils savoir, surtout dans le cas des élus qui ont un mandat, qu’il ne leur est pas interdit de prendre des assurances retraites ou de faire des investissements pour pallier toute éventualité.
C’est dire que la solution n’est déjà forcément pas une retraite pour les députés et les personnalités politiques pour éviter qu’ils en arrivent à une clochardisation dès qu’ils ne sont plus en fonction mais une prise de conscience de tous sur les réalités de la vie qui joue souvent des tours à ceux qui s’y méprennent. Des hauts qui débouchent sur des bas, c’est vite arrivé quand on oublie qu’en toute chose, la règle d’or c’est la prudence et la prévention. Cela suppose que sans ce préalable, même avec la garantie d’une pension de retraite, il n’est pas évident qu’elle suffira pour garantir le bonheur à ces personnalités à qui, le temps au cours duquel ils ont servi, le contribuable a payé des salaires, des primes et accordé des avantages mirobolants. Ce qui est sûr, une pension de retraite, ce n’est plus le salaire et donc, cela entraîne si, entre-temps des dispositions n’étaient pas prises pour arrondir des angles et tenir le coup, des manques et des difficultés quel que soit le statut de la personne.
Surtout pas un régime spécial !
Dans tous les cas, avec une loi qui leur profite, il est plus que certain que la proposition que s’apprête à déposer l’Honorable Augustin Ahouanvoèbla sur la table des députés, passera dès qu’elle sera appelée en plénière comme une lettre à la poste. Mais, ce que n’acceptera pas le peuple qu’ils disent représenter et qui serre toujours la ceinture, c’est de s’accorder un régime spécial pour la retraite. Sinon, tout calcul fait, il est prévu dans la nouvelle Constitution, que les députés, les plus endurants ne pourront plus excéder trois mandats soit quinze ans en tout et pour tout. Cela suppose une cotisation en deçà de la norme. Auquel cas, il s’agira de trouver la formule idéale afin que l’État n’accorde pas aux personnalités politiques, une subvention légale votée qui pourrait être votée à l’Assemblée nationale.
En France par exemple, une étude a révélé que lorsqu’un citoyen cotise 1 euro, il touchera une retraite de 1,5 euro s’il est salarié et une pension d’environ 2 euros s’il est fonctionnaire. Lorsqu’un parlementaire verse une cotisation de 1 euro, sa retraite s’élève à 6,1 euros. Si les citoyens doivent travailler pendant 40 ans pour toucher une pension de 1129 euros, les députés peuvent y accéder en cotisant pendant 5 ans seulement. Pathétique !
Contribuable, vigilance surtout…
C’est pourquoi, au Bénin, pays pauvre et endetté, face à cette proposition de loi pour une retraite pour les personnalités politiques qui s’en va être faite par le député Augustin Ahouanvoèbla avec les contours que jusqu’ici personne ne maitrise, la vigilance du contribuable doit être accrue. Et surtout, ne n’oublions pas, l’effort collectif demandé aux particuliers doit d’abord provenir de nos dirigeants qui mieux que quiconque, savent rebondir et occuper des postes politiques juteux même au-delà de l’âge de la retraite. Là, à quoi devons-nous nous attendre ? Au double voire au triple et des cumuls de cotisations pour la retraite ? Un cafouillage qui pointe certainement à l’horizon.
En somme, servir sa nation est un sacerdoce. Il est temporaire, éphémère et le meilleur profit qu’on peut en tirer, c’est la fierté. Mais, si les députés pensent qu’elle ne peut être complète sans une retraite, libre à eux. Seulement, qu’ils prennent garde à ne pas être plus royalistes que le roi. Car, le peuple, la majorité, les plus pauvres, ceux qui n’ont pas de boulot à plus forte raison un salaire, c’est pour ceux-là qu’ils sont à l’hémicycle afin de travailler à les défendre et d’amener l’Exécutif à trouver des solutions à l’emploi, au Smig qui n’assure plus rien, aux salaires des travailleurs qui, pour la plupart, ne permettent que la subsistance et au panier de la ménagère qui est vide. Entre deux maux, à nos députés de voir où est l’urgence !