Les enseignants pré-insérés ou encore aspirants se désolent de leur situation mais les autorités auraient préféré en rajouter à leurs peines. Alors qu’ils plaident pour l’extension de leur contrat à 12 mois sur 12 et surtout pour des primes de rentrée et autres, les voilà à nouveau contraints de dispenser trente (30) heures de cours par semaine. « Dans notre contrat, il est précisé que nous avons droit à 20 heures de cours par semaine. Ce qui n’était pas déjà facile. Mais l’année dernière, certains se sont vus attribuer 25 heures et 22 ou 23 heures de cours pour d’autres. Cette année, on vient nous annoncer que nous devons dispenser 30 heures de cours soit environ 7 à 10 classes. Et une note serait parvenue à cet effet aux directeurs d’établissements scolaires. Mais ceci, pour quelle efficacité ? C’est comme un acharnement, une maltraitance volontaire pendant qu’on refuse de recruter » a confié un aspirant, très déçu. La situation semble davantage se compliquer pour cette catégorie d’enseignants. Dans ces conditions, que peut-on alors espérer de ceux-ci ? N’est-ce pas là la porte ouverte à un travail bâclé et des résultats déplorables ? Plus inquiétant, il se susurre que chaque enseignant devra dispenser au moins deux matières. « C’est-à dire celui qui enseigne le Français doit dispenser aussi la Philosophie ou l’Histoire-géographie, etc », confie une source.
La Fédération des enseignants pré-insérés hausse d’ailleurs le ton
Dans un communiqué, la Fédération nationale des collectifs des enseignants pré-insérés du Bénin désapprouve cette hausse vertigineuse des heures de cours des enseignants pré-insérés dans les établissements. « Une situation qui contredit, de manière flagrante et ahurissante, les ambitions exprimées par le gouvernement lui-même en ce qui concerne l’amélioration du système éducatif. Avec un tel quota horaire, des enseignants se retrouveraient avec près d’une dizaine de classes. Ils devront donc élaborer des fiches pour ces nombreuses classes, corriger les copies (environ 600 copies au total après un devoir). Ce qui dépasse toutes les normes, à tout point de vue. Les conséquences immédiates d’une telle pratique sont la non reconduction de tous les pré-insérés et l’inefficacité de ceux qui seront maintenus. Cette décision est purement et simplement l’expression d’une intention d’asservissement des enseignants pré-insérés et conduira inéluctablement à la ruine de l’école béninoise », clame la Fédération.
Un Sg des Centrales syndicales n’est pas aussi d’accord
Et à Anselme Amoussou, secrétaire général de la Csa-Bénin, d’appeler les autorités à arrêter de martyriser des ressources humaines. « On refuse de leur accorder une quelconque sécurité de l’emploi. On leur dénie l’accès aux primes de rentrée et aux travaux de corrections des examens de fin d’année. Mais on est prêt à leur faire porter toute la charge des conséquences de nos actes manqués. Quel pédagogue digne du nom peut donner 30 heures (donc près de 10 classes) à prendre en charge par un seul enseignant qui plus est Aspirant !!! Et puis, au nom de quelle discrimination cette mesure devrait-elle concerner une certaine catégorie et pas tous les enseignants ? Sans oublier que cela signifie non renouvellement de contrat à certains dont les heures seront couvertes par ce supplément de charges confié aux autres. Arrêtez svp » s’est–il indigné dans un post sur les réseaux sociaux.
A.B