Le mécanisme pratique du parrainage tel que défini par la Commission Électorale Nationale Autonome (CENA) est une question problématique qui pourrait bientôt être déférée devant la Cour Constitutionnelle. Mais les acteurs qui alimentent la fronde ” anti parrainage ” attendent encore un acte de la CENA pour donner corps à leur procédure. Sur la première loge, le différend oppose la CENA à certains partis politiques. Réunies au sein d’une Plateforme électorale, certaines Organisations de la Société Civile sont aussi vent debout contre le mécanisme pratique du parrainage retenu par la CENA. L’institution en charge de l’organisation des élections avait suggéré aux acteurs contestataires de saisir la Cour constitutionnelle, seule compétente en matière d’interprétation des lois au Bénin. Mais depuis le 29 septembre 2020, date à laquelle la CENA a exposé aux partis politiques son mécanisme pratique du parrainage, les acteurs se sont pour le moment limités aux critiques via les médias. Les Organisations de la société civile qui ont pris part début octobre à une séance d’échanges avec la CENA autour du mécanisme pratique du parrainage ne sont pas aussi allées au-delà des critiques via les médias. Si la question de la saisine ou non de la Cour Constitutionnelle est en débat au sein des partis politiques, les Organisations de la société civile, elles, attendent encore un acte de la CENA avant de retenir l’attitude à avoir. Reçue ce dimanche 11 octobre 2020 sur l’émission Diagonale de la Maison de Productions Bi—News, Maryse Glèlè Ahanhanzo, la Coordonnatrice Nationale de la Plateforme électorale des Osc du Bénin est revenue sur le sujet. La Plateforme électorale, dit-elle, reste préoccupée par la question du parrainage. Interrogée sur une éventuelle procédure de saisine de la Cour Constitutionnelle, Maryse Glèlè Ahanhanzo fait savoir que ” la question n’a pas encore été discutée au sein de la Plateforme électorale des Osc du Bénin”.
Les procédures devant les instances juridictionnelles se fondent habituellement sur des éléments matériels. Il s’agit d’actes officiels devant servir de pièce à conviction pour l’exposé des motifs des requérants aux fins de permettre aux juridictions de pouvoir statuer. La question d’une saisine ou non de la Cour Constitutionnelle sera tranchée à une condition. ” On a entendu, la CENA nous a expliqué mais il nous faut vraiment l’acte qui porte le mécanisme d’opérationnalisation [ du parrainage, Ndlr] pour que de façon plus froide , dépassionnée, on puisse analyser les tenants et les aboutissants de ces modalités d’opérationnalisation et décider quoi faire”, a dit Maryse Glèlè Ahanhanzo. La Plateforme électorale des Osc du Bénin n’exclut pas une saisine de la Cour. Mais elle attend l’acte administratif officiel de la CENA portant Opérationnalisation du parrainage avant d’éventuelles actions devant les sages de la Cour Constitutionnelle. Selon Maryse Glèlè Ahanhanzo, à la demande des Osc, la CENA devrait rendre public l’acte portant opérationnalisation du parrainage dans les prochains jours.