C’est ce qui ressort à l’arrivée, de tout le tapage observé autour de cette décision du gouvernement d’augmenter le quota horaire hebdomadaire de cours des enseignants pré-insérés et d’instaurer par ailleurs le système de la bivalence dans leur rang. Une décision qui en son temps a drainé une avalanche de réactions contestant cette trouvaille de la Rupture.
En pole position, les Secrétaires généraux des centrales syndicales qui, aux premières heures, ont exposé leur matière grise condamnant une telle ‘’absurdité’’. Que de qualificatifs en tout cas pour fustiger cette décision ‘’digne d’un autre siècle’’ ! Dans la foulée, et sur leur initiative, ils seront reçus jeudi, 08 octobre 2020, par le Président de la République. Lequel va les rassurer de sa bonne foi à revoir la décision. «A cet effet, les Ministres ont été instruits pour retenir avec les organisations syndicales la meilleure approche de résorption du déficit horaire…», laissait entendre Anselme Amoussou, Secrétaire général de la Confédération des syndicats autonomes (Csa-Bénin).
Les doigts étaient donc croisés. Dans le rang des aspirants, on espérait une autre rencontre qui consacrera certainement la fumée blanche. Celle-ci ne tardera d’ailleurs pas. A nouveau, les partenaires sociaux et Patrice Talon se retrouvent. Mais, contre toute attente, c’est carrément autre chose qu’on met à la surface : le gouvernement a décidé, avec effet immédiat, de prendre en charge des dettes de 15 milliards F Cfa qui découlent des effets d’engagements divers pris avant 2016 et qui n’ont pas encore été payés. Engagements en lien avec les arriérés nés des avancements et autres glissements catégoriels. Nous étions vendredi 16 octobre 2020 à la Présidence. De quoi donc faire taire les ‘’contestataires’’. Et, visiblement, ça marche. Depuis cette affaire de payement d’arriérés de salaire dus, les 30h de cours et la bivalence imposées aux aspirants semblent être jetées aux oubliettes. Plus rien ne se dit à propos. En attendant, invités à signer leurs contrats à l’Agence nationale pour l’emploi (Anpe), les aspirants vont découvrir que les 30 heures de cours sont maintenues dans le contrat de travail pour le compte de la rentrée scolaire 2020-2021. «La masse horaire minimale d’activités pédagogiques à accomplir par le travailleur se présente comme suit : 30h (au maximum) par semaine dont 28h de cours et 2h d’animation pédagogique», précise l’article 4 du contrat. Lequel contrat n’exclut pas non plus les heures supplémentaires. Et, ça se passe au nez et à la barbe des partenaires sociaux. Peut-être, auraient-ils finalement compris que la décision en soi du gouvernement n’était pas aussi impertinente ? Qui sait.
M.M