Pour cette deuxième phase de sa tournée nationale qui l’a conduit dans la commune de Bantè ce vendredi 20 novembre 2020, le Président de la République, Patrice Talon, a consacré des pans de son discours sur la situation de certains de ses compatriotes qui ont maille à partir avec la justice et qui ont pris la poudre d’escampette. Les cas les plus cités ces derniers jours sont ceux de l’homme d’affaires Sébastien Ajavon et de l’ex-ministre de l’économie et des finances Komi Koutché. Le premier ( qui vit désormais en France) a été condamné à 20 ans de prison dans une affaire de trafic de 18kg de cocaïne. Tout comme l’homme d’affaires, le second a été condamné à 20 ans de prison devant la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme ( Criet) dans une affaire de malversations financières à l’occasion de l’exercice de ses fonctions de directeur général du Fonds national de microfinance (Fnm). À Bantè, ville d’origine de Komi Koutché qui vit aux États-Unis depuis la fin du régime Yayi, le maire a, au nom des populations prié le Chef de l’État de ” faire tout ce qui est en [son] pouvoir, pour favoriser le retour au pays de tous les fils et de toutes les filles, actuellement éloignés en général et de (…) komi Koutché en particulier “. Procédant à la restitution de la réponse servie par le Chef de l’État suite à cette demande, le ministre de la communication, Alain Orounla a insisté sur certaines conditions. “Au-delà de la pédagogie habituelle du Président de la République, il a été de nouveau, question de pardon, de réconciliation. Et pour cause, nous étions à Bantè où le maire représentant les populations, a souhaité le retour de leurs frères, leurs fils. Ça a été l’occasion pour le Président de la République de confirmer sa disposition et sa disponibilité au pardon et à la réconciliation”, a d’abord déclaré Alain Orounla. Mais le pardon souhaité pour Komi Koutché et autres qui sont hors du territoire national actuellement, dira-t-il, ne saurait tordre le coup à la procédure. “Le Président de la République s’est résolument engagé et à engager le peuple béninois dans la nécessité de réédition de compte. Une fois les responsabilités situées, une fois que le pécheur aura confessé son péché pour ne pas dire son crime, alors peut-être que le pardon sera concrétisé par les pouvoirs conférés au Président de la République par la constitution – c’est-à-dire, la grâce”, a soutenu le ministre de la communication et porte-parole du gouvernement. Selon lui, personne ne saurait se soustraire d’un exercice de reddition de compte et de la justice. “Le Chef de l’État a rappelé que le pardon et la réconciliation qui sont ainsi évoqués, ne se feront pas au mépris ni au dépens de la réédition de compte et de la justice. Pardon et réconciliation oui, mais justice d’abord. C’est de cette manière fort élégante et responsable que le Président de la République a confirmé sa détermination à lutter contre la corruption”, a martelé le ministre Alain Orounla. À travers cette explication des propos du Chef de l’État, le ministre de la communication indique le chemin à suivre aux citoyens béninois qui vivent loin de leur pays pour des raisons judiciaires. Les personnes poursuivies ou déjà condamnées par les juridictions nationales, si elles veulent profiter du vent de réconciliation et du pardon qui souffle actuellement sur le pays, devront accepter rendre des comptes, confesser le ” péché et le crime”. La grâce présidentielle interviendra par la suite pour acter le pardon de la République.