Un pas en avant sur le chemin qui mène à la conquête du pouvoir d’Etat mais devant, que d’obstacles à franchir. Si déjà, dans la quête de l’obtention du récépissé provisoire, la route a été longue pour ‘Les Démocrates’’, autant s’imaginer qu’elle ne sera pas de tout repos pour les challenges immédiats. Car, en ce qui concerne ceux-ci, les partisans du président Eric Houndété savent mieux que quiconque, qu’ils sont intimement liés à la présidentielle de 2021. A ce sujet, le parti qui se réclame non seulement de l’opposition radicale mais ayant également l’appui de l’ancien président Boni Yayi, a deux obstacles à franchir. Le premier est relatif au consensus autour du ticket présidentiel qui participera à la course à la Marina. Le second, et sans doute le plus difficile au vu de la position politique de presque la totalité des personnes qualifiées pour le faire, c’est de recueillir les signatures de 16 parrains. Même avec les assurances de l’adversaire politique à abattre et confortablement assis sur le fauteuil présidentiel, si ce n’est pas de la mer à boire, ça y ressemble.
Au-delà de ces obstacles immédiats, il y a ceux post-électoraux qui peuvent se résumer à une union sacrée quels que soit les aléas de la présidentielle de 2021 afin de constituer en 2023 pour les législatives puis en 2026 pour la présidentielle, l’alternative crédible au régime en place. A ce niveau aussi, l’expérience a démontré qu’il ne faut jurer de rien. D’ailleurs, sauter d’un navire où le capitaine n’a pas assez de vivre pour tous les passagers sur un itinéraire long et indécis pour un autre où, il fait bon vivre est, depuis des lustres, un épiphénomène au Bénin. En d’autres termes, arriver à gérer les militants dans le sens de la fidélité au parti dans un contexte où l’on n’a pas le pouvoir d’Etat pendant un temps relativement long est un défi pas facile à relever. Il est vrai que les mentalités changent, que le monde est dynamique, que la réforme du système partisan peut opérer sa magie plus grandement qu’on ne le pense et que, ce qui était auparavant une réalité peut ne plus l’être.
Mais, pour ‘‘Les Démocrates’’, franchir le carrefour de 2021 sans pouvoir accéder à la Marina et espérer que les militants attendront patiemment 2023 ou 2026 est un risque. Alors ce challenge, dans un Bénin où la démocratie s’assimile encore, pour beaucoup de politiciens, comme un moyen d’assouvir ses desseins est le plus capital. En somme, l’obtention du récépissé n’est qu’un pas sur le long parcours qui mène au Palais de la Marina. Et incontestablement, ce qu’il faut pour ‘‘Les Démocrates’’, c’est beaucoup d’abnégation et de chance. Parfois dans la vie, il le faut pour gravir des montagnes et dans ce cas-ci, il n’a pas d’autres noms que celui de Patrice Talon et d’un système appelé Rupture qui régit le Bénin depuis avril 2016. Ceci, au grand dam de ‘‘Les Démocrates’’ et de tous ceux qui épousent leurs idéaux. A eux de bien jouer, pour changer la donne.