Alors que de nombreux marchés secondaires sont en construction dans la ville de Cotonou, les femmes du marché Dantokpa ne voient encore rien venir quant à leur lieu de commerce. Samedi 12 décembre dernier à l’occasion de la tournée de reddition de comptes du chef de l’Etat, à Cotonou, elles ont soulevé la préoccupation, mais ont été apaisées et rassurées par le chef de l’Etat.
Le marché international de Dantokpa sera-t-il ou pas délocalisé ? Quand ? Pour quelle destination ? Quel sort pour ses occupants ? Quid du marché Gbogbanou?
Dans la tête des commerçantes, et des usagers du marché Dantokpa, mille questions trottent quant au sort de ce lieu de commerce, dans le cadre des réformes mises en œuvre par le gouvernement relativement aux marchés. Alors qu’elles se sont massivement mobilisées, samedi 12 décembre, pour être présentes à la séance de reddition de comptes du chef de l’Etat pour l’étape de la commune de Cotonou, elles n’ont pas manqué de chercher à en savoir davantage. La présentation du directeur de la Communication évoquant certaines réalisations du gouvernement sans oublier le focus sur les marchés secondaires a davantage attiré leur attention sur le sujet. A l’étape actuelle du déploiement du Programme d’action du gouvernement, 35 marchés modernes sont en construction sur l’ensemble du territoire national dont neuf dans la ville de Cotonou.
Interpellé par la responsable des femmes du marché Dantokpa sur le sujet, le président Patrice Talon s’est employé à lever l’équivoque. Dans un premier temps, le chef de l’Etat a confirmé la délocalisation dudit marché. Il sera déplacé vers l’arrondissement de Glo Djigbé dans la commune d’Abomey-Calavi pour une partie. L’autre partie se retrouvera au niveau du stade de l’Amitié, et sera essentiellement dédiée aux vendeurs de bijoux et autres. Le président de la République a rassuré les femmes que le gouvernement tient compte de tous les aspects liés à un tel projet. Des études sociologiques, environnementales, ainsi que des études d’impact environnemental… Rien n’a été omis ni laissé au hasard, et c’est ce qui justifie le temps mis par les travaux en amont, soutient-il. Autre inquiétude soulevée par les femmes, la distance. Du cœur de la ville de Cotonou pour Glo Djigbé, elles estiment la distance énorme.
Explications et assurances
Réaction légitime à première vue, reconnait le président mais qui tombe devant l’ambition du gouvernement et la nécessité d’assurer une sécurité maximale aux usagers du marché. Selon le chef de l’Etat, il faut un site qui réponde à de multiples exigences. Le nouveau marché doit pouvoir contenir les entrepôts, les magasins, un dispositif sécuritaire qui permette de réagir promptement et sans difficulté en cas d’incendie ou d’accident. Il faut également assurer sur le nouveau site, toutes les commodités pour que l’activité économique prospère et se déroule dans les conditions idoines. En quête du site pouvant répondre à toutes ces exigences, celui de Glo Djigbé était le meilleur et le plus indiqué, d’où son choix.
S’agissant de la crainte des vendeuses liée à la fréquentation du lieu au regard de la distance, il a, là encore, tenu un langage d’apaisement. Le président Patrice Talon soutient en effet que le besoin de se ravitailler y conduira les acheteurs. Exemples à l’appui, il démontre que partout ailleurs, le déplacement d’un lieu de commerce, surtout de notoriété, a souvent laissé place à des grincements de dents et même à des mécontentements. Mais une fois réalisé, progressivement, tout le monde se convainc de la pertinence du projet. Compatissant, le chef de l’Etat dit comprendre l’état d’esprit des femmes du marché.
Mais il leur dira que rien de grand ni de beau ne se fait sans sacrifice et qu’il faille pour tout un chacun, en consentir dans le cadre de la délocalisation du marché. Concernant, le cas du marché voisin de Gbogbanou, il disparaitra avec Dantokpa, a soutenu le président. Selon ses explications, d’autres projets non moins rentables sont retenus par le gouvernement pour les lieux et ils seront même plus bénéfiques pour les promoteurs que les baux consentis actuellement pour les boutiques et magasins. Ces projets concernent entre autres la mise en valeur de la berge lagunaire.
Par Josué F. MEHOUENOU