La paix n’est pas un vain mot. « Depuis les premières heures du 6 avril 2021, des marches annoncées pacifiques se sont transformées en des manifestations violentes avec des destructions de biens publics et privés, des violations de droits humains, des entraves à la libre circulation des personnes et des biens etc. ». Tel est le constat fait par la Plateforme électorale des Organisations de la société civile (Osc). Des faits qui invitent à de la retenue aux fins de ne point franchir le Rubicon. Car, on ne se rend véritablement compte de l’importance d’une chose que lorsqu’on l’a perdue, dit l’adage. Et la paix est un bien à préserver à tout prix. De toute évidence, quelle que soit la durée d’un conflit, il ne s’achèvera que par ce mot d’une syllabe. A juste titre, la Plateforme électorale des Osc ‘’continue de croire que des appels immédiats venant des acteurs politiques en conflit peuvent encore contribuer à apaiser la situation dans les différentes localités touchées’’. Honoré de Balzac dira qu’« un mauvais arrangement vaut mieux qu’un bon procès ! ».
Il est impérieux que les acteurs politiques renouent avec le vrai dialogue. Au terme de leur session ordinaire tenue du 19 au 22 janvier 2021, les évêques du Bénin avaient recommandé à « tous les partis politiques » de dialoguer « avec franchise » pour vivre « une élection présidentielle pacifique, véritablement inclusive, démocratique et transparente ». Un appel qui visiblement n’a pas eu un écho favorable. Mais il n’est jamais tard pour bien faire surtout quand l’enjeu c’est la patrie. C’est dire que les appels à la paix, et surtout sans parti pris, ne devraient pas se raréfier à un moment si délicat de la vie du pays. Les Osc lancent donc un appel à la voix et à l’action des leaders religieux, têtes couronnées et sages « pour nous éviter le gouffre ». Cela renvoie à ce message solennel, de feu Isidore de Souza à la conférence nationale de 1990, un moment tout aussi historique de la vie du pays : ‘’Plaise au ciel, qu’aucun bain de sang…. qu’aucun bain de sang ne nous éclabousse et ne nous emporte dans ses flots’’.