Sur l’émission hebdomadaire de débat socio-politique « Expression directe » du dimanche 29 août 2021 de Radio Gesdes fm (89,5 MHz), le bâtonnier Jacques Migan a passé en revue quelques sujets d’actualité notamment la main tendue du président Patrice Talon à ses adversaires politiques. Acteur politique et membre fondateur du parti Bloc républicain (BR), l’invité a salué la volonté et le courage du chef de l’État. Il a, en appelant les uns et les autres au respect de l’ordre public, évoqué les raisons pour les béninois de pérenniser les acquis du nouveau départ.
Suite aux arrestations des présumés auteurs des actes de violence et de déprédation des biens publics lors des élections présidentielles d’avril dernier, certains qualifiant ces événements de crise post-électorale ont très tôt appelé à un dialogue politique national. Après sa réélection, le président Patrice Talon ne cesse de tendre la main pour favoriser cette réconciliation voulue par ses adversaires politiques. C’est du moins ce qu’on peut retenir de l’intervention de Me Jacques Migan sur l’émission « Expression directe » du dimanche 29 août 2021 sur Radio Gesdes fm. Invité du journaliste Mariano Houessou, l’ancien bâtonnier a déclaré que le président « Patrice Talon est tout le temps dans la dynamique du dialogue ». Car, rappelle-t-il, sa première action quand il a accédé au pouvoir en 2016, a été la pacification dans l’Eglise protestante d’un conflit qui a duré 20 ans. Quand on parle de dialogue selon lui, c’est deux ou trois personnes qui s’engagent pour trouver un terrain d’entente. « Nous ne sommes pas dans le monologue pour qu’on puisse parler de la ruse et de la rage comme le véhiculent certains acteurs », a-t-il soutenu. Qu’il vous souvienne a poursuivi Me Migan que lorsqu’il s’agissait de Candide Azannaï, l’un de ses anciens ministres ayant quitté le gouvernement, Patrice Talon a déclaré que « ce qui nous sépare est insignifiant par rapport à ce qui nous unit ». Suivant ses explications, le Bénin est un État de droit et les citoyens jouissent de leur liberté. « Au Bénin, il y a la liberté d’aller et de revenir tant que vous ne piétinez pas l’autre », a-t-il fait remarquer.
À la question de savoir si les exilés peuvent saisir cette main tendue, l’invité de l’émission a montré qu’il y a une nuance entre ceux qui ont des problèmes avec la justice et un exilé politique. « La justice est au-dessus de tout le monde. Si vous avez des problèmes avec la justice, ça ne veut pas dire que vous êtes en exil. Si vous prenez la clé des champs pour des raisons précises que la justice veut vous entendre, c’est à vos risques et périls », fait-il savoir. Il cite en exemple Antoine Dagnori, Georges Bada et consorts très proches de Talon qui ont accepté répondre à la justice de leur pays. Au cours de l’émission, l’invité a déploré le comportement des soi-disant exilés politiques et se dit être prêt pour qu’on fasse des réformes au niveau judiciaire en ce qui concerne l’ordre des avocats. « Nous avons les meilleurs avocats au Bénin, mais je n’arrive pas à comprendre pourquoi aller chercher les avocats ailleurs. Et ces avocats en les envoyant, ce n’est pas pour défendre le dossier mais pour justifier leur honoraire. Il serait bon que l’exécutif ou le parlement réfléchisse pour que nous puissions avoir un ordre des avocats près la Cour suprême. Il faut des spécialistes. En RDC par exemple, vous avez l’ordre des avocats qui traite devant toutes les juridictions jusqu’à la Cour d’appel », va-t-il renseigner. Et ce faisant, le gouvernement va créer beaucoup d’emplois parce que nombre de jeunes qui sortent et qui n’ont pas encore d’expérience peuvent rester aux juridictions jusqu’à la cour d’appel. « Nous n’inventons rien. Tout ce que nous verrons de l’autre côté, nous les prenons et les adaptions au contexte qui est le nôtre afin d’innover. Quand vous prenez la Criet aujourd’hui, elle existait avant Talon ? Elle n’est pas une juridiction qui est acceptée par tout le monde. Elle est devenue une juridiction la plus connue au Bénin aujourd’hui » se réjouit Jacques Migan.
« On ne démissionne pas quand vous avez des conviction et une vision pour le parti »
Au sujet des vagues de démissions enregistrées dans les partis politiques précisément le Bloc Républicain, Me Jacques Migan a expliqué que tout est question de dévouement, de disponibilité et de compétence. « On ne démissionne pas quand vous avez des convictions, de vision et des choses pour le parti » précise le bâtonnier pour qui le Bloc républicain est un parti responsable. « Vous savez, c’est un parti jeune. Il est né le 08 décembre 2018. Nous avions organisé trois élections : législatives, communales et présidentielles. Je tire chapeau au premier responsable du parti pour son charisme. Il invite les militants ayant démissionné à rejoindre le parti pour apporter leur contribution. Dire ce qui ne va pas ou même aller vers une convention. Me Migan se réjouit par ailleurs de la bonne marche de la réforme du système partisan. « Le système partisan marche. Il ne faut pas créer d’autres partis. La réussite de ce système, c’est d’avoir conduit à plusieurs élections. C’est ce qu’on appelle la légitimité et la légalité de ce système. Dans ces réformes, vous avez le code électoral et la réforme du système partisan. Cette loi sur le système partisan a fait ses preuves », s’est-il justifié. Il a également abordé les préparatifs des législatives de 2023 et de la succession de Patrice Talon en 2026. Les partis représentatifs qui respecteraient la loi et qui se retrouveront sur toute l’étendue du territoire sont en mesure d’obtenir des sièges à l’Assemblée Nationale. Car, précise l’invité, les partis Le PRD, l’UDBN, Moelle-Bénin ont respecté la loi mais n’ont pas eu de maires ni de députés. « Ce n’est pas parce que vous aurez créé un parti avec les 1555 membres fondateurs que vous êtes représentatifs. C’est la formalité accomplie pour être un parti politique », note le bâtonnier. C’est pourquoi il invite les partis soutenant les actions à se mettre ensemble. À l’en croire, le BR, l’UP, la Fcbe et les Démocrates pourront éventuellement participer pour avoir des députés en 2023. Quant à la présidentielle de 2026, le président Patrice Talon a la possibilité de briguer un autre mandat lorsque la population avisera. « C’est son droit. La population est en train d’apprécier ce que le président fait et elle avisera. C’est la population qui avisera et non le président. Talon n’a pas la science infuse, la base avisera », a-t-il martelé.
« On ne change pas l’équipe qui gagne »
Pour lui, le programme ambitieux 2016-2021, les nombreuses réalisations et prouesses du Bénin ont permis de maintenir Patrice Talon pour un deuxième mandat. « On ne change pas l’équipe qui gagne. Quand vous avez les meilleurs et ces derniers ont les meilleures stratégies, la meilleure méthode, les gens déterminés, les choses marchent comme il se doit. En décembre 2016, le président Patrice Talon a présenté un ambitieux programme d’action qui ne se limite pas dans le temps. Et voilà aujourd’hui, nous assistons à cette continuité pour son deuxième mandat » affirme Me Jacques Migan. Le président Talon en venant à la responsabilité a d’abord organisé une tournée de reddition de compte pour exposer ce qu’il a pu faire pour son premier quinquennat. En les écoutant, il leur a montré ce qu’il entend faire pour le mandat 2021-2026. C’est ce qui lui a permis de gagner ces élections. Le 23 mai 2021 quand il prêtait serment, il a fait savoir que la priorité sera le social. Et pour y arriver, il a décidé d’améliorer les conditions de vie de ses compatriotes à travers moult actions : le microcrédit, la santé, la formation, la pension. Ce sont les quatre points importants dans la vie d’un individu. La priorité de l’homme c’est sa santé. Et Patrice Talon l’a compris. Chaque béninois quelle que soit sa catégorie bénéficie gratuitement de l’accès à la santé. Il faudrait que le crédit permette à un nombre de béninois à accéder au marché. « Aujourd’hui pour monter une affaire et gagner, c’est possible à travers le microcrédit qui est à 50. 000f CFA renouvelable », fait-il comprendre. Selon ses dires, l’accès à l’eau potable est une réalité notamment dans le département des Collines. Avant que Talon n’accède à la responsabilité, l’accès à l’eau potable était à 42% de 1960 à 2016. Il l’a porté à 70%. Il a mis quatre ans pour faire ce que ces prédécesseurs n’arrivaient pas à faire. C’est une prouesse.
Alban Tchalla (Stag.)