Lentement mais sûrement, le gouvernement de la rupture met fin à l’inefficacité de l’école béninoise. Deux semaines après la rentrée scolaire 2021-2022, il jette le pavé dans la marre. Dans une note circulaire N°352/MESTFP/DC/SGM/SA, le Ministre des enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle, Kouaro Yves Chabi, indique que la Physique-Chimie-Techonolgie est obligatoire pour toutes les classes de 4ème. De même, la langue vivante 2 (Espagnol ou Allemand) selon le choix de l’apprenant est aussi obligatoire pour les classes de 4ème. En ce qui concerne les apprenants qui passent de la 4ème en 3ème pour cette année scolaire 2021-2022, le Brevet d’études du premier cycle (Bepc) sera organisé comme par le passé avec les options Moderne Court (Mc) et Moderne Long (Ml) maintenues à leur profit. Il s’agit d’une réforme déjà mise en œuvre l’année scolaire écoulée qui risque d’être pérennisée. Ce qu’on peut retenir, c’est que le gouvernement entend renforcer les habiletés des apprenants, au regard du taux de chômage sans cesse grandissant depuis plusieurs années dans le pays. Autrefois considérée comme un système pouvant permettre de produire l’élite pour la nation, l’école semble devenir une machine de fabrication des fainéants, incapables d’apporter de la valeur ajoutée pour le pays. Cela donne à réfléchir, car l’Etat n’absorbe que moins de 30% de la main d’œuvre alors que des centaines de milliers de diplômés sont en attente. Pour parer à cette bombe à retardement, le gouvernement a fait l’option de construire de têtes bien faites et non des têtes bien pleines. A ce sujet, l’idée de création des lycées techniques doit être fortement encouragée.
Des points d’ombre
En supprimant les Modernes Court et Long dans les établissements secondaires d’enseignement général, le gouvernement vient en rajouter aux peines des autorités de l’administration scolaire. La suppression va sans doute créer une augmentation, sinon un débordement de la masse horaire. Pour les établissements qui comptent plus de 10 classes de 4è, rendre cette ambition possible sera un vrai parcours de combattant. La disponibilité des salles de classe est déjà un os dans la gorge des établissements. L’expérience des classes volantes montre qu’il y a toujours eu une grosse perte en temps, en argent et en énergie. Autrement dit, un enseignant qui a cours à 10H doit prier pour qu’il y ait une salle disponible afin démarrer son cours. Il aura donc perdu plus d’une demi-heure pour recherche de salle. Cela représente à coup sûr un manque à gagner pour l’Etat et une baisse d’efficacité dans la gestion de l’apprentissage. A ceci, s’ajoutent l’éternelle question des effectifs pléthoriques, les classes sportives et autres. Bref, du Lundi matin au Vendredi soir, l’apprenant est acculé de la tête jusqu’aux pieds avec comme objectif, bourrer son esprit des notions qui, plus tard ne vont pas lui servir à grand-chose. Dans son élan de bien faire, le gouvernement est appelé à régler les préalables. Autrement, le mal demeure.