Pris dans sa globalité, l’avortement est l’interruption d’une grossesse avant le terme. Il peut être spontané ou provoqué. Tour d’horizon…
L’avortement provoqué est l’interruption volontaire de grossesse. La femme, dans ce cas, n’a pas envie de garder sa grossesse. L’avortement provoqué est souvent clandestin et ses complications ne sont pas négligeables. Elles sont soit immédiates soit tardives, a laissé entendre Uriel Dassoundo, Docteur, Spécialiste en santé à la polyclinique de l’Amitié le ‘’Bon Samaritain’’. La mort y est un risque majeur. En effet, quand on fait un avortement, tout de suite les complications que nous pouvons avoir sont : une mort subite en cas d’anesthésie générale ; les hémorragies. «Elles occupent une partie importante des complications», a confié le Docteur Uriel Dassoundo. Ces hémorragies, à l’entendre, surviennent pendant et dans les heures de l’intervention. Elles sont abondantes à mesure que la grossesse est très évoluée. «Selon l’âge de la grossesse, la fréquence du saignement est grande», a-t-il expliqué. La femme peut perdre 5 litres de sang sur place. L’avorteuse s’expose à une plaie du col, une lésion ou déchirure cervicale, à la perforation stérile. En réalité, «le médecin qui est en train de faire l’interruption peut par inadvertance, avec son matériel, perforer l’utérus» a-t-il souligné. Après l’avortement, on peut aussi noter la détention placentaire. La présence de débris de placenta dans l’utérus. Avant d’intervenir, l’agent de santé dilate le col et souvent, il y arrive qu’il fasse fausse route. Comme autres conséquences, la patiente se plaint des malaises généraux tels que le vertige, la fatigue, une douleur atroce au bas ventre. Dès le premier avortement, ces complications peuvent déjà survenir.
Des complications tardives : le post Ivg, des risques d’infertilité
(La vidange de l’utérus parfois indispensable)
Les infections post Ivg ont, en fait, une expression clinique similaire à celles des infections vaginales. La patiente passe de simples et passagères fièvres à des tableaux plus sévères comme l’endométrite, détaille le spécialiste. Par ailleurs, on remarque aussi la rétention placentaire qui se manifeste par des saignements, d’intenses douleurs péruviennes et une élévation infectieuse. Dans ce cas, «c’est urgent de faire une révision utérine… il faut une intervention chirurgicale», souligne-t-il. Un aspirateur est alors pénétré dans l’utérus pour aspirer le reste du contenu. Aux dires de Uriel Dassoundo, «beaucoup de femmes après une interruption de grossesse ont des difficultés à concevoir». En effet, au cours de l’interruption de la grossesse, l’utérus est agressé. Il est blessé et traumatisé alors même que l’utérus est l’organe noble qui cueille les spermatozoïdes et c’est là que se fait la fécondation avec l’ovule. Des points en moins donc lors du désir de maternité. Aussi, complète-t-il, «on a constaté que des femmes après des interruptions ne sont plus revenues au top niveau de leur santé mentale. Les traumatismes psychiques subis par la patiente est variable en fonction de sa personnalité, de son histoire intérieure et du déroulement de l’opération. De nombreuses femmes éprouvent un sentiment de culpabilité et il est indispensable de faire une prise en charge psychiatrique préventive afin de les dissuader».
De l’avortement spontané
Aux dires du spécialiste en santé, l’avortement spontané ou fausse couche est la perte du fœtus avant la 20ème semaine de grossesse et le poids du fœtus est environ à 500g. Contrairement à l’avortement provoqué, la patiente ne dispose pas de choix. De plus, compte tenu de certaines anomalies cliniques pour sauver sa vie, elle est obligée d’interrompre la grossesse. Cet avortement s’impose donc ce qui n’est pas le cas de l’avortement provoqué. Les causes sont les anomalies chromosomiques, les infections, les malformations, les problèmes de l’utérus, les saignements et les douleurs péruviennes à titre de crampe…au niveau du bas ventre. 85%, la plupart, surviennent au premier trimestre.
«On a connu des femmes qui après l’avortement n’ont plus jamais eu de menstrues. C’est aussi une complication. Tout ce que nous pouvons dire c’est d’éviter que ça arrive. C’est pourquoi nous faisons la propagande. Quand on n’est pas prêt pour se protéger utilisez les méthodes contraceptives. C’est gratuit pratiquement. Les implants, le stérilet, les pilules on en parle tous les jours. Là vous tombez enceinte quand vous voulez. On a connu des médecins qui ont été enfermés pour ça», confie Uriel Dassoundo. Les implants, le stérilet sont plus conseillés aux femmes qui ont déjà accouché. Les pilules sont plus conseillées pour les jeunes filles. Les préservatifs constituent aussi une mesure de prévention.
Cyrience KOUGNANDE