Patrice Talon, le président de la République du Bénin sera reçu ce jour mardi 9 novembre 2021 par son homologue français Emmanuel Macron. Cette visite hautement diplomatique entre dans le cadre de la restitution des 26 biens culturels au Bénin. La présence du Président béninois sur le sol français marque ainsi la fin d’un processus qui a commencé depuis environ quatre ans. Il aura un entretien, selon l’agenda officiel de l’Elysée, avec le Président Français à 11 heures (heure française), soit à 12 heures, heure béninoise. A l’occasion Patrice Talon signera l’acte autorisant le transfert définitif de ces 26 objets vers le Bénin. Ainsi, d’ici le 15 novembre au plus tard, si tout va bien, les 26 objets concernés seront accueillis à Cotonou par leurs ayants droits qu’est le peuple béninois. Cette restitution marque ainsi le début du retour des biens culturels béninois emportés par les colons.
Cette visite du Président Béninois fait suite à la semaine culturelle du Bénin organisée à Paris du 26 au 31 octobre derniers. Au cours de cette semaine culturelle, une exposition intitulée « Bénin, la restitution de 26 œuvres des trésors royaux d’Abomey » a été organisée au musée Quai Branly – Jacques Chirac. Elle a permis de présenter pour la dernière fois à la population française les 26 objets culturels de l’ancien royaume d’Abomey. Cette exposition a été suivie d’une séance d’échanges et de débats avec à la clé, la tenue d’un colloque scientifique international. Des discussions ont donc été menées sur les projets muséographiques au Bénin. Selon des experts, 85 à 90% du patrimoine africain seraient hors du continent. Au moins 90 000 objets d’art d’Afrique subsaharienne sont dans les collections publiques françaises. 70 000 d’entre elles sont conservés au musée Quai Branly, dont 46 000 sont arrivées durant la période coloniale.
Les objets à restituer
Les œuvres à restituer au Bénin sont entre autres des statues de trois rois de l’ancien royaume d’Abomey, des objets d’art et aussi sacrés, les trônes des rois Ghézo (1818-1858) et Glèlè (1858-1889), un tabouret tripode, un récipient et couvercle en calebasse sculptée, les portes ornées du palais du roi Glèlè, des pièces de tissu, un sac en cuir… Ces différentes pièces ont été pillées par les troupes coloniales du général Dodds en 1892, avant l’envoi en exil en Martinique puis en Algérie du roi Béhanzin…