Encore quelques préalables à régler, et les travaux de construction de l’échangeur de Vèdoko à Cotonou seront lancés. Le démarrage effectif est prévu dans six mois et le chantier sera livré au bout de vingt mois.
Des experts japonais fouleront le sol béninois courant février-mars prochains pour finaliser l’étude détaillée du projet de construction de l’échangeur de Vèdoko dans la ville de Cotonou. Suivra le lancement de l’appel d’offres pour la sélection des entreprises japonaises et béninoises qui exécuteront conjointement les travaux. Tous les câbles électriques, téléphoniques et les conduites d’eau qui seront affectés devront être déplacés. La phase pratique dudit projet est prévue pour démarrer en juin 2022 et va durer vingt mois.
Tel est le chronogramme décliné face aux journalistes, vendredi dernier à Cotonou, par Franck Arnaud Accrombessy, consultant de l’Agence japonaise de coopération internationale (Jica) sur le projet. C’était en marge de la Visite de presse des réalisations du Japon au Bénin (Press Tour), initiée par l’ambassade.
A en croire l’ingénieur polytechnicien, la construction du passage supérieur se fera en deux phases afin de ne pas trop perturber la circulation. La première phase concerne l’axe Est – Ouest (Etoile-Rouge – Stade de l’Amitié) qui constitue la principale direction absorbant quelque 83 % du trafic à l’intersection de Vèdoko, selon l’étude préliminaire démarrée en 2018. Il s’agira d’un ouvrage surélevé de 270 mètres : un pont de deux voies de 896 mètres linéaires qui permettra de rendre fluide la circulation à ce carrefour d’embouteillage de longue distance. Au même moment, se fera le renforcement des voies tout autour, notamment les tronçons du côté sud (Houéyiho) sur 195 mètres linéaires et du côté nord (Marché de Vèdoko) sur 97 mètres linéaires, lesquels absorbent respectivement 15 % et 2 % du trafic.
« La stratégie de faire en deux phases nous permettra d’avoir moins d’embouteillage lors de la construction de l’ouvrage », justifie M. Accrombessy. « Pour ce faire, poursuit-il, il y aura trois voies praticables venant du stade de l’Amitié et deux venant de l’Etoile-Rouge, ce qui limitera l’impact des travaux sur la circulation. »
Limiter les casses !
Un montage en encorbellement a été retenu, après une simulation en comparaison avec l’intersection d’Imakoga (district d’Onga, préfecture de Fukuoka) au Japon où l’application de ce principe s’est soldée par un résultat conséquent. Aussi, la circulation devrait-elle être plus facile avec les travaux du projet Asphaltage en cours et du projet du contournement Nord de Cotonou qui vont absorber une partie du trafic.
Quant à l’impact sur les riverains, il est question de limiter au maximum les démolitions et de leur permettre de maintenir leurs activités économiques. En dehors de la cour externe de l’entreprise d’automobile sise à ce carrefour, seulement une ou deux boutiques se retrouvent dans l’emprise du projet. « Il n’y aura pas de casses en tant que tel », rassure le consultant.
Le projet de construction de l’échangeur de Vèdoko émane d’une requête du gouvernement du Bénin à l’endroit du Japon. Fort des « relations étroites, amicales et exceptionnelles » qui les lient, le pays du Soleil-Levant a accepté de contribuer à la dynamique de construction des infrastructures routières, témoignant sa sollicitude et sa solidarité au peuple béninois.
Financé par le ministère des Affaires étrangères du Japon, le projet sera réalisé sous la bannière de la Jica. Il a fait l’objet d’une signature d’échange de notes pour un montant de 17,760 milliards F Cfa, le 26 janvier dernier, entre l’ambassadeur Takahisa Tsugawa et le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Aurélien Agbénonci. Cela fait suite à un échange de notes signé le 13 mars 2020 portant sur le concept détaillé dudit projet pour un coût de 615 millions F Cfa.
Par Claude Urbain PLAGBETO / La Nation