Dans une récente publication, la Banque mondiale explique comment une utilisation efficace des technologies peut aider à combler les inégalités et contribuer à inverser les pertes d’apprentissage dans le secteur de l’éducation. Selon ladite publication, à l’approche d’une troisième année de pandémie de COVID-19, les salles de classe demeurent totalement ou partiellement fermées pour pas moins de 647 millions d’écoliers à travers le monde. “Il est désormais largement et tristement démontré que les enfants ont moins appris durant la pandémie. D’après les estimations de la Banque mondiale, les fermetures scolaires liées au virus risquent d’aggraver la « pauvreté des apprentissages », la part des enfants de 10 ans qui ne savent pas lire un texte simple jusqu’à un niveau de 70 % dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Cette perte éducative pourrait coûter à une génération entière d’écoliers 17 000 milliards $ de revenus au cours de la vie“ peut-on lire. Et le risque de fermeture des écoles demeure plus grand avec la propagation du variant Omicron. Dès lors, la mise en place des infrastructures en ligne d’appui à l’apprentissage s’impose pour faire face aux pertes éducatives. « Si cette régression n’est pas inversée, la pauvreté des apprentissages et les pertes de capital humain associées pèseront très lourd sur les économies et les sociétés pendant plusieurs décennies… De nombreux pays ont mis en œuvre d’importants programmes de relance face à la crise sanitaire. Or, en juin 2021, moins de 3 % (a) de ces fonds concernaient l’éducation et le secteur de la formation. Ces ressources ont par ailleurs pour l’essentiel été dépensées au sein des économies développées…L’investissement dans l’éducation doit prévoir le financement des technologies d’enseignement, en tenant compte de ce qui fonctionne efficacement dans différentes contextes à travers le monde » renseigne ladite publication. Selon la banque mondiale, « en investissant judicieusement dans la reprise de l’éducation et l’utilisation des technologies, il est possible d’user de l’expérience pandémique comme d’un catalyseur afin d’améliorer l’éducation pour tous les enfants. » L’accès au numérique peut faire office de grand égalisateur. Les ressources doivent être investies judicieusement, en tenant compte de l’infrastructure électrique et de la connectivité Internet des différents pays, ainsi qu’en prévoyant des appareils numériques utilisables par les écoliers les plus défavorisés, de même qu’une capacité de mise en œuvre et de gestion des données. Sans un processus réfléchi d’élargissement de l’utilisation des technologies, les meilleures intentions et les mesures politiques même les mieux conçues échoueront à opérer la reprise et l’accélération de l’apprentissage dont les pays en voie de développement ont besoin.
A. B