De la réforme constitutionnelle et du Code électoral intervenus sous le pouvoir de la Rupture en 2019, << les députés sont élus au suffrage universel direct. La durée du mandat est de cinq (05) ans renouvelables deux (02) fois >> (Article 80 nouveau de la Constitution et Article 143 du Code électoral). Au lieu de quatre ans, les parlementaires, au même titre que le chef de l’Etat et les conseillers à la base, feront désormais un quinquennat. S’il est vrai que l’application ne sera effective qu’à partir de 2026, déjà avec les législatives de 2023 qui seront transitoires (2023-2026), beaucoup de surprises pourraient être constatées dans les positionnements au sein de la Mouvance, en ce qui concerne les parlementaires composant l’actuelle législature (la 8eme). D’ailleurs, dans la fièvre de la révision de la Constitution en 2019, il a été agité que sous l’actuel pouvoir de Patrice Talon, chef de la Mouvance présidentielle, il n’y aura pas de députés carriéristes. Et selon les bruits de coulisse, tout parlementaire qui aura réuni trois législatures au soir de 2023 ne sera pas positionné sur les listes des partis politiques soutenant le pouvoir. On peut y voir une volonté de renouveler la classe politique et de donner la chance à des plus jeunes de faire l’expérience politique et parlementaire. En attendant 2026 où la chose va s’imposer à tous les élus de la Nation, si l’on doit s’en tenir à ce qui se susurre, en 2023, au moins un tiers des députés risquent de ne plus se retrouver à l’Hémicycle. Seraient concernés par ce critère d’au moins trois législatures, ceux dont les noms suivent : Salifou Issa, Domitien N’ouémou, Lucien Houngnibo, Valère Tchobo, Edmond Agoua, Augustin Ahouanvoebla, Louis Vlavonou, Boniface Yêhouétomè, Natondé Aké, Nassirou Bako Arifari, Gilbert Bagana, Rachidi Gbadamassi, David Gbahoungba, Wally Zoumarou, Bida N. Youssoufou, Sofiatou Schanou, Nazaire Sado, Janvier Yahouédéhou. La liste n’est pas exhaustive. Que ça soit de façon continue ou discontinue, en tant que titulaire ou suppléant, ils ont fait l’expérience ou leur preuve à l’Assemblée nationale. Et ça, les populations les ont vus pendant bien des années. Les autres critères qui pourraient frapper d’autres députés qui ne sont pas dans la liste supra, quand bien même ils n’auraient pas encore réunis les douze ans au moins au Parlement, c’est l »âge auquel pourrait s’ajouter d’autres considérations. Patrice Talon a commencé à le faire avec les » vieux routiers » comme Bruno Amoussou, Kolawolé Idji, Mathurin Nago qui n’ont pu retrouver le chemin de l’Hémicycle à la faveur des législatives de 2019. Et quand on sait que sous cette huitième législature, il y en a qui ploient sous le poids de l’âge (Octave Houdégbé, par exemple) et d’autres qui n’ont pas bonne presse avec des soupçons d’affaires de corruption, de malversations ou de violences faites aux femmes, la liste de ceux qui verront de loin le Palais des gouverneurs dans deux ans, va sans doute s’alourdir.
Le difficile recasement
Au bas mot, si le chef de la Mouvance devrait mettre à exécution ces critères qui se font persistants, une quarantaine de députés de l’actuelle législature devront dire au revoir au Parlement. Mais logiquement, lorsque le biberon parlementaire leur sera arraché, il est de bon ton que ne serait-ce qu’un bonbon leur soit trouvé en échange. Recaser autant de têtes avant ou même après 2023 est nul doute un travail gargantuesque voire titanesque. Patrice Talon le sait, et visiblement dans une anticipation, s’y est mis. Il n’est pas exclu qu’après André Okounlola et Adam Bagoudou nommés Ambassadeurs respectivement en Russie et en Arabie Saoudite, le recasement s’accélère avec d’autres promotions; en tout cas pour les plus chanceux.
Worou BORO