Le chef de l’Etat a annoncé pour 2022 la revalorisation du salaire des travailleurs. Alors que, beaucoup attendent de voir la concrétisation de cette promesse qui a toujours fait partie des plateformes revendicatives, la flambée sans cesse du prix des produits de premières nécessités et l’abattement lié au nombre d’enfants contrastent déjà avec la joie suscitée par cette annonce.
A quelle hauteur le gouvernement va-t-il revaloriser le salaire des travailleurs ? Sera-t-il assez conséquent au point de leur permettre de faire face à la flambée des prix des produits de première nécessité ? Les travailleurs hommes vont-ils s’en sortir au point de considérer l’abattement comme une moindre perte ? Telles sont les questions actuellement sur les lèvres. Et déjà la Confédération syndicale des travailleurs du Bénin (Cstb) alerte sur des nouvelles taxes et la suppression de droits acquis. Dans une note à l’attention des travailleurs, Nangnini Kassa Mampo pense que, contrairement à l’euphorie constatée avec l’annonce de la revalorisation salariale, la situation sociale des travailleurs sera plus catastrophique en 2022. Et pour cause, le Secrétaire général de la Cstb constate que le vote de la loi des finances 2022 et le Code des impôts donnent lieu à la création de nouvelles taxes, l’augmentation de certains impôts et taxes et la suppression de certains avantages notamment l’abattement sur nombre d’enfants à charge dans le calcul de l’IPTS. « Cet avantage est désormais supprimé aux travailleurs salariés avec l’impôt de traitement sur salaire (ITS), a-t-il fait savoir. Dès lors la revalorisation annoncée, et dont on ne connait pas encore la date de mise en œuvre, va-t-elle tenir compte du contexte actuel caractérisé par le coût insupportable de la vie avec les prix des produits de premières nécessités qui ne cessent de flamber ? A ses questions sans réponse, et si l’on met dans la balance le niveau de l’élévation actuelle du coût de vie et les nouvelles charges induites par le nouveau code des impôts, la Cstb réclame une revalorisation du point indiciaire et du SMIG d’au moins 50%. « …la revalorisation, pour être substantielle et profitable aux travailleurs, doit aller largement au-dessus des 50% », peut-on lire dans la note. Et c’est à cette lutte que la Cstb invite les travailleurs en lieu et place d’un optimisme béat face à l’annonce du gouvernement. « Camarades travailleurs, nous devons vous rappeler que, d’expérience, les travailleurs n’ont jamais obtenu satisfaction de leurs revendications notamment, une revalorisation de leurs salaires sans mobilisation et sans luttes. Donc, nous devons nous convaincre de la nécessité pour nous tous, de nous lever et de nous mobiliser si nous voulons obtenir une revalorisation substantielle de nos salaires », a exhorté la Cstb.
M.M