« En appel, j’ai été libéré de condamnation, je ne me sens pas du tout condamné. En appel, l’accusation a été retirée, donc de ce côté-là, je suis parfaitement serein ». Ce pan de l’interview accordée par l’ancien premier ministre béninois, Lionel Zinsou à Frissons radio suscite étonnement et polémique sur les réseaux sociaux. En effet, depuis vendredi soir qu’il est descendu du même vol à Cotonou avec Patrice Talon, son challenger à la présidentielle de 2016, nombre de Béninois s’interrogent sur ce qui a pu se passer pour que subitement le candidat malheureux et son « rival » élu, et sous le règne duquel il a été condamné par la justice, se mettent ensemble. Et vlan, dans la foulée, Lionel Zinsou qui entre temps a pris part au vernissage de l’exposition des 26 trésors royaux au Palais de la République, à l’invitation du chef de l’Etat Patrice Talon, fait une telle déclaration et en rajoute aux questionnements dans l’opinion. A quel moment l’accusation retenue contre lui a-t-elle donc été retirée ? Quid de la peine (4ans d’inéligibilité et 5 millions d’amende) prononcée contre lui en appel. Que comprendre des propos du banquier d’affaires et ancien numéro 2 du dernier gouvernement de Yayi Boni ? A ces préoccupations qui devenaient persistantes sur la toile, Matin Libre a contacté hier mardi 22 février 2022, l’avocat du Franco-béninois, Lionel Zinsou dans ce dossier. Me Robert Dossou explique qu’après la condamnation en première instance à 5 ans d’inéligibilité, 6 mois de prison avec sursis et une amende de 50 millions francs Cfa de son client pour faux et usage de faux et dépassement de fonds de campagne, appel a été fait. Et, selon les propos de l’ancien Bâtonnier, à la Cour d’appel, le mardi 18 février 2020 « la condamnation a été infirmée et remplacée par 4 ans d’inéligibilité, 5 millions d’amende et 6 mois de prison avec sursis ». Il souligne que l’incrimination ‘’ faux et usage de faux’’ a été abandonnée mais la charge ‘’dépassement de frais de campagne’’, maintenue. Il continue d’ailleurs de rejeter ce chef d’accusation contre son client parce que pour lui, il n’y a aucune preuve matérielle, aucun élément comptable qui fonde cette inculpation. Ceux qui accusent n’ont pas pu avancer le montant des dépenses supposées dépassées par le candidat malheureux à la présidentielle de 2016, déplore Me Robert Dossou qui précise, par ailleurs, que le même jour où le verdict de la Cour d’appel a été prononcé, un pourvoi en cassation a été formulé. Et, le pourvoi en cassation, a-t-il confié, est suspensif, annule la condamnation de l’ancien premier ministre, Lionel Zinsou. « A l’heure actuelle, c’est comme s’il n’a jamais été condamné », conclut Me Robert Dossou.
Worou BORO