Des raisons convaincantes de désister de la haute charge du Secrétariat Exécutif (SE) d’une commune. Certainement, les 5 tirés au sort pour les communes de Karimama, de Pèrèrè, de Lalo, des Aguégués et de Zè à savoir Prisca Houmangnon Sokèhoun, Asso Alidou Amos, Davi Noulehoungbé Modeste, Sanni Gomina Ousmane et Petoni Koda Issoufou Soumaïla l’ont. D’ailleurs, dans un pays démocratique qui a antérieurement connu la rigueur d’un régime militaire, le principe est d’avoir la liberté de choisir et de décider de son avenir. Les 5 Secrétaires Exécutifs, en leur âme et conscience, l’ont fait. Mais, il n’empêche qu’à première vue, beaucoup voient à travers ces désistements des insatisfactions. Sinon, il est clair que si ces cadres ont postulé au poste de SE, c’est dans l’espoir d’être retenus. S’ils ont désisté, c’est sûrement parce qu’ils visaient des communes ou localités précises soit plus attrayantes soit moins éloignées de leur environnement habituel et familial. Dans ces cas de figure, les autres éléments démotivants sont les raisons de sécurité dans le milieu où ils doivent travailler, d’ordre personnel et de postes ou d’opportunités plus séduisantes à venir.
D’où, beaucoup s’attardent sur ces 5 désistements et ne manqueront pas de les interpréter. Car, s’il est vrai que le choix du tirage au sort ne fait pas l’unanimité parmi les candidats et des analystes de l’actualité politique, il est aussi à souligner que, sans doute, avec d’autres procédures, le processus de désignation aurait été conclu sans aucune défection. Mais passons. Ce qui intéresse le plus, ce sont les raisons qui peuvent pousser des cadres à décliner une aussi haute mission étatique avec la garantie d’un mandat de 5 ans renouvelable une fois. Pour rappel, pour la plupart APE ou Agents issus des collectivités locales, ils sont supposés être disponibles pour servir l’Etat partout où besoin sera. C’est pourquoi, quelle que soit la raison du choix du désistement, il est possible d’y voir un défaut de patriotisme.
Trop de préjugés, changeons les mentalités !
D’ailleurs, avec le grand écart entre le développement des communes et donc de leur budget de fonctionnement, le constat est qu’il y a de ces Béninois qui persistent à croire que leur pays se limite à Cotonou, Porto-Novo, Abomey-Calavi, Bohicon et à la rigueur Parakou et qu’ailleurs, il n’y a rien à voir et à y faire. En dehors de ces localités, c’est la mort dans l’âme que certains cadres acceptent d’occuper des postes. Alors, que les 5 désistements viennent de Karimama, de Pèrèrè, de Lalo, des Aguégués et de Zè et non de Cotonou, Porto-Novo, Parakou et Abomey-Calavi ne doit étonner personne. Et comme, loin de l’époque révolutionnaire nous sommes, la liberté des cadres de désister devant l’appel à servir des communes de leur pays, ne devrait émouvoir que ceux qui donnent encore un sens au groupe de mots ‘‘le Bénin est un et indivisible’’.
C’est d’ailleurs pour cette simple raison qu’au-delà des critères de mérites qui sont valables dans le processus de tirage au sort des SE, l’expérience du tirage au sort doit non seulement être rééditée mais tout simplement pérennisée. Construire une nation a des exigences. Choisir des privilèges au détriment du sacrifice est lâche. A l’avenir, face à des désistements non motivés, le pouvoir central doit prendre ses responsabilités. Même si nul n’est indispensable et que ces désistements profiteront à d’autres cadres plus motivés à servir peu importe où ça sera, il n’est pas exagéré de rappeler que le Bénin passe avant nos égos. Autrement, la construction d’une Nation unie restera pendant encore très longtemps, un vœu pieux.