Tel un ouragan, le vent qui souffle à l’Union progressiste (l’un des partis du pouvoir) depuis mi-juillet 2022 laisse des impacts visibles, et les commentaires vont bon train. La démission de l’octogénaire, Bruno Amoussou de la présidence dudit parti politique avec Joseph Djogbénou qui le remplace aussitôt après sa démission de la présidence de la Cour constitutionnelle sont les deux faits majeurs qui ont lancé les débats. Et, depuis quelques semaines, il ne passe presque de jour sans que focus ne soit fait sur le parti au symbole de baobab. La dernière actualité en date qui continue de cristalliser les attentions et de nourrir les colonnes dans la presse, c’est le rapprochement entre l’Union progressiste (Up), créée seulement en fin 2018 et le Parti du renouveau démocratique (Prd), la plus vieille formation politique, née dans les années 90. Que les responsables de l’Up prennent langue avec l’octogénaire et président du parti arc-en-ciel, Me Adrien Houngbédji, c’est un évènement puisqu’il y a environ cinq ans et même il y a quelques jours, c’était quasi non envisageable. Et pour cause, les premières discussions conduites en personne par Adrien Houngbédji pour la création du Bloc républicain (Br) qui a fini par voir le jour, avaient échoué. Les »Tchoco tchoco » ne voulaient pas voir disparaître leur parti au profit de la grande formation politique au symbole du cheval cabré (Br), deuxième parti politique soutenant le pouvoir. La résistance s’est poursuivie jusqu’au week-end écoulé puisque les »Tchoco tchoco » ont juré faire la »remontada » aux législatives de janvier 2023 ; les élections communales de 2020 ayant été pour le parti arc-en-ciel un fiasco avec à la clé zéro conseiller élu dans les 77 communes du pays. Voilà que sans respecter ce pari, les ténors du Prd se sont lancés dans des conciliabules avec l’Up. Si pour certains analystes ça se justifie que ça ne soit pas avec le Br parce que cela pourrait être perçu comme des vomissements ravalés, et donc une humiliation pour Houngbédji et ses partisans, d’autres observateurs soutiennent tout de même que l’humiliation demeure parce qu’avec le processus enclenché, le Prd finira par perdre son existence légale qu’il défendait mordicus. Qu’à cela ne tienne. Une préoccupation taraude en tout cas les esprits. Pourquoi c’est l’avènement de l’ancien Avocat personnel du chef de l’État Patrice Talon à la tête de l’Up qui déclenche la machine à absorber le Prd? Autrement dit, pourquoi Bruno Amoussou, ancien ministre, ancien député et ancien président du Parlement ne pouvait-il par concrétiser ce projet avant de quitter l’ombre du baobab? Concrètement, est-ce le leadership ou la vision éclairée de Joseph Djogbénou qui l’a poussé à flairer du côté de Adjinan à Porto-Novo chez l’ancien premier ministre et ancien président du Parlement, Adrien Houngbédji ? Difficile d’y répondre mais une chose est sûre, entre les deux octogénaires et anciens présidents de l’Assemblée nationale, Bruno Amoussou et Adrien Houngbédji, ce n’est toujours pas le parfait amour depuis des décennies sur le plan politique. Du coup, n’est-on pas en droit de se demander si ce n’est pas le projet du rapprochement Up-Prd qui a précipité le départ de l’ancien ministre du Plan de Mathieu Kérékou de la présidence de l’Union progressiste afin de faciliter les échanges entre les deux parties?
Worou BORO