La gestion des cantines scolaires satisfait non seulement les partenaires de mise en œuvre, mais aussi les bénéficiaires et acteurs de l’école. Cette expérience du gouvernement, soutenue par le Programme…

Programme de cantines scolaires dans l’Atacora: La protéine animale pour renforcer le cognitif des apprenants

Programme de cantines scolaires dans l’Atacora: La protéine animale pour renforcer le cognitif des apprenants

La gestion des cantines scolaires satisfait non seulement les partenaires de mise en œuvre, mais aussi les bénéficiaires et acteurs de l’école. Cette expérience du gouvernement, soutenue par le Programme alimentaire mondial (Pam), facilite l’apprentissage chez les écoliers. L’introduction de la protéine animale dans les repas est envisagée pour renforcer le cognitif des apprenants.

Les écoles disposant de cantines scolaires dans le département de l’Atacora intègrent la protéine animale dans les repas des apprenants. Une action bénéfique aux écoliers qui verront ainsi leur cognitif renforcé. C’est l’une des nouveautés de cette année. En termes de protéine animale, il s’agit notamment des œufs. Les équipes des organisations non gouvernementales (Ong) en charge du suivi du programme dans les communes, y travaillent ardemment.

« La spécificité concerne la consommation de la protéine animale. Elle est devenue une obligation et chaque médiateur/équipe devra travailler à ce que dans la semaine, un enfant ait droit à un œuf. C’est surtout la particularité cette année, on doit travailler à ce que les enfants consomment la protéine animale. Avec la consommation de la protéine animale que nous envisageons, l’enfant va non seulement manger un repas de qualité, mais cela va aussi jouer un rôle dans sa santé physique », renseigne Bani Abdoulaye Adam, superviseur des cantines de la commune de Natitingou, au niveau de Dedras Ong.

L’équipe de Dedras Ong est à l’œuvre pour satisfaire aux exigences de suivi de la gestion des cantines et l’intermédiation communautaire. La première mission sur le terrain leur permet d’assister au prélèvement des vivres qui doivent aller à la cuisine. L’équipe fait aussi le comptage systématique des apprenants, en passant de classe en classe, pour vérifier ceux qui sont présents et ayant souscrit. Ces derniers ont droit au repas chaud de la cantine, selon les réformes dans le secteur, renseigne l’agent de Dedras Ong. La souscription s’élève à la modique somme de 25 francs, mais certaines écoles la fixent à 10 francs, 15 francs ou 20 francs selon les cas. Dedras Ong et ses médiateurs développent une stratégie de sensibilisation à l’endroit des écoles pour le respect des 25 francs prévus.

Quant à l’intermédiation communautaire, elle concerne les activités complémentaires que la communauté peut mettre en place pour améliorer la qualité des repas et des services de la cantine scolaire. « Nous faisons des jardins scolaires. Nous mettons en place des unités d’élevage et essayons dans les localités où cela est favorable, de mettre en place des activités génératrices de revenus et des champs scolaires. Nous cherchons aussi, en relation avec la communauté, à tisser des partenariats avec les associations pour nous accompagner dans les prestations de la cantine », informe Bani Abdoulaye Adam. Dedras couvre la région Atacora 1, composée des communes de Boukombé, Matéri, Cobly et Natitingou et Atacora 2 qui comprend les communes de Kérou, Kouandé, Péhunco, Toucountouna et Tanguiéta. 

Plus d’engagement au profit des 162 654 écoliers bénéficiaires

Au regard des avantages de la cantine scolaire pour les enfants, les acteurs de mise en œuvre du programme attendent plus d’engagement de la part des communautés. Cet engagement, font-ils remarquer, n’est pas gagné d’avance. Ils déploient diverses stratégies pour faire comprendre le bien-fondé de la chose à certains alors que d’autres décident spontanément d’accompagner l’initiative. Le rôle dévolu à la communauté, rappelle Bani Abdoulaye Adam, est pourtant simple. « Le gouvernement amène dans nos magasins, le maïs, le riz, le haricot blanc, ou le pois jaune, l’huile et le sel. Il faut des ingrédients pour faire la sauce. C’est là où intervient la communauté qui doit accompagner la cantine à travers l’approvisionnement en tomate, oignon, piment, fretin ou tout ce qui doit agrémenter la sauce, pour avoir un bon repas », explique le superviseur.

Il fait savoir que les communes accompagnent l’initiative des cantines scolaires à travers une ligne budgétaire orientée vers les enfants indigents. Ceux qui n’arrivent pas à souscrire pour la cantine, la mairie vient à leur secours à travers ce fonds. Les Ong travaillent à transmettre la liste des enfants démunis aux mairies pour assurer leurs souscriptions. Faut-il le préciser, il y a 70 écoles à cantine dans la commune de Kérou, 109 à Kouandé, 68 à Ouassa-Péhunco, 13 à Tanguiéta, 47 à Toucountouna, 109 à Boukombé, 83 à Cobly, 38 à Matéri, 93 à Natitingou. À la date du vendredi 14 février 2025, le nombre des inscrits est de 83 198 garçons et 79 456 filles pour un total de 162 654 écoliers bénéficiaires de repas chauds. De cet effectif total, 146 137 écoliers étaient présents lors des repas, notamment 74 477 garçons et 71 658 filles, au cours de la semaine dernière. 

Pour les acteurs de mise en œuvre, il y a des choses à améliorer. Ce qui est certain, c’est que la cantine scolaire a un impact positif, surtout en ce qui concerne le maintien des apprenants à l’école. Il suffit d’un problème par rapport au fonctionnement de la cantine et les effectifs baissent considérablement, fait remarquer le superviseur qui soutient que la cantine joue un rôle très important dans le quotidien des apprenants. La cantine permet aux écoliers qui viennent de loin de passer l’après-midi à l’école et d’enchainer les cours de l’après-midi très facilement. Bani Abdoulaye Adam pense que la cantine n’est pas un facteur chronophage comme le pensent certains enseignants. Lorsque chaque membre du comité de gestion joue son rôle, tout se passe bien et cela n’empiète pas sur les heures de cours de l’enseignant, a-t-il insisté. Il suggère à la communauté de s’impliquer davantage pour accompagner les écoles à bien gérer le programme de cantines scolaires.

La Nation