Le réaménagement de la carte diplomatique béninoise entraîne la fermeture de plusieurs ambassades et consulats à travers le monde. A l’annonce de cette mesure prise par le gouvernement de la Rupture, des voix se sont élevées pour non seulement condamner le fait, mais demander le sort qui sera désormais réservé aux compatriotes béninois dans ces pays. Le refus de soutien financier aux étudiants de l’Inde en cette période de pandémie sonne comme une réponse.
L’Etat béninois ne viendra pas financièrement en aide aux étudiants béninois en Inde. C’est la réponse à la demande d’aide financière exprimée par les étudiants béninois en Inde afin de mieux faire face à la propagation de la Covid-19 dans ce pays d’Asie du sud, le 4e le plus touché au monde avec près de 300 000 cas. La lettre de refus est signée de l’ambassadeur du Bénin à Beijing (Chine) Simon Pierre Adovèlandé qui a aussi compétence sur New Dehli depuis la fermeture de l’ambassade du Bénin en Inde. Justif évoqué par le ministre des affaires étrangères Aurélien Agbénonci : «… le soutien du gouvernement aux étudiants béninois en Chine, dans le cadre de la lutte contre la covid-19, est un acte exceptionnel et dans un contexte particulier sans précédent. Une demande similaire au profit des étudiants béninois en Inde entrainera une spirale de requêtes venant des compatriotes résidant dans d’autres pays ; ce qui sera difficile à gérer par le gouvernement ». En tout et pour tout, le gouvernement invite les étudiants béninois en Inde au strict respect des mesures barrières prescrites par les autorités indiennes.
Ainsi donc, les étudiants béninois en Inde sont abandonnés à leur sort. Ils ne doivent s’attendre à aucun soutien financier de leur Etat pour affronter les restrictions liées aux mesures prises par les autorités indiennes afin de limiter la propagation du virus. Le gouvernement de la Rupture craint, en venant à leur secours comme c’était le cas des étudiants béninois en Chine, une généralisation de ces types d’aides de la part des compatriotes à l’extérieur. Et comme toujours l’absence de moyens est évoquée. Ce qui amène à demander à quoi servent réellement les aides et toutes les mobilisations de ressources que l’Etat a enregistrées dans le cadre de la prévention de la pandémie Covid-19. Car, c’est aussi cela la gestion d’une crise. Avec l’augmentation exponentielle des cas à l’interne, on soupçonnait une navigation à vue, une incapacité à s’organiser face aux groupes cibles. Et les groupes cibles, c’est aussi les Béninois résidant dans les pays où le nombre d’infection est criard. L’inde, avec 297 535 cas au 12 juin 2020, devient le 4e pays le plus touché au monde. Que le Bénin vienne en aide à ses compatriotes qui vivent dans ce pays, est une question de bon sens. Ne pas le faire, c’est donner raison à ceux qui pensent que la gestion de la pandémie se fait au pifomètre.
Quand a-t-on déjà vu des pays comme la France, les Etats-Unis et autres, abandonner leurs compatriotes en difficulté dans d’autres pays ? Il est de la responsabilité de l’Etat de venir en aide à ses compatriotes partout dans le monde où le besoin se fait sentir. Le prétexte de manque de moyens est, à la limite, une insulte à l’intelligence de toutes ces sommités qui sont dans le gouvernement. Si on a vu des béninois sortir de l’argent de leur poche pour soutenir financièrement le gouvernement, c’est pour lui permettre d’avoir les moyens de venir en aide aux compatriotes les plus vulnérables. Et les étudiants béninois vivant dans les pays les plus touchés constituent des cibles vulnérables. Ils doivent pouvoir compter sur le soutien financier et matériel de leur pays pendant cette crise sanitaire mondiale. Sinon, où est la notion de responsabilité de l’Etat tant vantée par le gouvernement de la Rupture depuis 2016? Ils ne sont pas des béninois à part. Leur vie doit aussi compter.
M.M