Les forces politiques de l’opposition au régime du pouvoir Talon ont tenu un point de presse hier, dimanche 27 décembre 2020. Dans une déclaration, le groupe de partis, de mouvements et de personnalités politiques de l’opposition exige l’exécution des décisions de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (Cafdhp), avec en ligne de mire, un audit indépendant de la liste électorale avant toute utilisation, mais également les autres décisions de la Cahdp parmi lesquelles se trouve celle qui rétablit la Constitution du 11 décembre 1990 dans son contenu originel. C’était au siège du parti Les Démocrates.
Les partis, associations et personnalités de l’opposition regroupés dans un collectif jugent inadmissible l’organisation de l’élection présidentielle de 2021, avec une liste électorale jugée non crédible et remise en cause il y a quelques semaines, par des décisions de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (Cafdhp). Ils exigent donc un audit indépendant avant toute utilisation. A en croire leur déclaration, aucune élection ne peut être transparente sans une liste électorale crédible, élaborée sous le contrôle vigilant de toutes les parties : opposition, mouvance et société civile. Ce qui justifie selon leur propos, la parité adoptée dans la mise en place des structures de gestion de la Liste électorale permanente informatisée (Lépi), que ce soit le Cps pour l’élaboration de la liste ou les différents Cos pour son actualisation. Seulement déplorent-ils, « avec l’élection d’une Assemblée nationale monocolore, le Cos actuel l’est aussi ». Par ailleurs signalent-ils, avec le Ravip, plus de deux millions de personnes reçoivent des actes de naissance « dans une totale opacité et en dehors des structures prévues pour la délivrance de tels actes ». Le groupe de partis de mouvements et de personnalités politiques de l’opposition exige par la même occasion, l’application des autres décisions de la Cahdp parmi lesquelles figure celle qui rétablit la Constitution du 11 décembre 1990 dans son contenu originel, avec « le parrainage, le code électoral taillé sur mesure, la question de la vice-présidence, la prolongation arbitraire et opportuniste du mandat du président de la République, etc. », qui, pour eux, n’existent plus.
Revoir la composition des institutions
Les partis, associations et personnalités de l’opposition regroupés dans le collectif, s’offusquent de « l’accaparement de toutes les institutions de la République, y compris celles en charge des élections au Bénin » et exigent la recomposition desdites institutions : « il n’est pas possible d’organiser des élections transparentes et équitables sans revoir la composition desdites institutions pour associer l’opposition suivant l’esprit de la conférence nationale de février 1990 qui a présidé à la bonne marche, dans la paix, des institutions dans notre pays depuis plus de 30 ans », précise la déclaration.
Autres exigences
Les partis, associations et personnalités de l’opposition attachés à la démocratie, aux libertés et à l’Etat de droit, facteurs de développement, exigent la convocation en urgence des assises nationales pour réexaminer les conditions du vivre ensemble des Béninois, avec l’implication de toutes les composantes de la nation y compris les détenus politiques et les exilés politiques dûment amnistiés, la stricte neutralité des forces de l’ordre, militaires et police républicaine, émanation des populations, dans le combat de restitution de la démocratie et
la fin du mandat du président Talon pour le 5 avril 2021 à minuit et la passation de charge à son successeur qui doit impérativement intervenir le 6 Avril 2021 conformément aux dispositions de la Constitution originelle du 11 décembre 1990 sur laquelle il a prêté serment.
Ils invitent pour finir toute l’opposition à se mettre ensemble avec le peuple béninois afin de poursuivre sans répit la lutte pour le rétablissement de la démocratie, de l’état de droit, des droits de la personne humaine et du panier de la ménagère.
Mike M.