Doit-on craindre encore une résurgence de l’épidémie de la fièvre hémorragique à virus de Lassa au Bénin ? De toute façon, les informations parvenues à notre rédaction et relayées par l’Agence Bénin presse sont loin d’être rassurantes. Des cas suspects de malades de Lassa seraient enregistrés dans plusieurs formations sanitaires du département de l’Atacora. Toute chose qui a conduit à l’activation du plan de riposte contre l’épidémie, selon le directeur départemental de la santé du département, Dr Jacob Namboni. « Depuis maintenant près de six ans, à chaque fin d’année, lorsque nous constatons qu’il y a une affluence terrible de la population du Nigéria vers l’Atacora, il faut s’attendre les jours suivants à des cas de Lassa et c’est ça que nous avons commencé par enregistrer depuis le dernier trimestre de l’année, des cas suspects que nous prélevons aussitôt pour aller faire des analyses », a confié ce dernier à l’Abp. A l’en croire, le système de santé de l’Atacora est actuellement à une phase de surveillance accrue, non seulement à cause de la pandémie de la Covid-19 qui sévit toujours mais également aussi à cause de la fièvre de Lassa. Ceci, pour éviter que deux crises sanitaires ne fassent de victimes dans ce département de la partie septentrionale du pays. « Nous avons fait une feuille de route que, en début de chaque année, notamment en prélude à la phase critique, nous mettons en œuvre, à travers un paquet d’activités à l’endroit de la population », a précisé le directeur. En raison de la forte migration des populations de l’Atacora vers le Nigéria, il est évident que le risque n’est pas à minimiser. « Le virus de Lassa se transmet à l’homme par contact des aliments et des articles ménagers contaminés par l’urine ou les excréments des rongeurs », a fait savoir le directeur départemental de la santé. A la différence de la Covid-19, dit-il, le Lassa ne se transmet que lorsqu’on commence par manifester les premiers signes et l’un des tout premiers signes est la fièvre. Faut-il le rappeler, de sources sanitaires, des rats porteurs du virus de Lassa seraient également découverts au Bénin. « …Depuis six mois environ, notamment au cours de cette dernière épidémie, nous avons pratiquement eu la certitude que le Bénin a commencé par avoir des cas autochtones, c’est-à-dire que nous avons des vecteurs, des souris qui hébergent en elles, le virus responsable de la maladie de Lassa… Nous avons des rats multi-mammaires qui ont des virus de lassa en eux; donc, il y a des risques qu’on ait désormais des cas autochtones de lassa », avait confié Dr Salifou Sourakatou, chef service de l’épidémiologie et de la surveillance sanitaire des frontières, port et aéroports au niveau du ministère de la santé. Face à la situation, la réaction des autorités sanitaires est vivement attendue afin d’éclairer l’opinion publique.
A.B