Jusqu’ici jouant les seconds rôles, elles sont déterminantes pour l’issue du scrutin présidentiel. Numériquement parlant déjà, les femmes ne comptent pas pour du beurre dans l’effectif de l’électorat. Il y a plus de femmes au Bénin que d’hommes. La population du Bénin est aujourd’hui d’environ dix (10) millions d’habitants, dont environ 52% de femmes. Cette supériorité numérique ne leur profite pas pour autant. En termes de bien-être, les femmes sont toujours sujettes à diverses discriminations. Celles-ci impactent négativement leur place dans la société. La question des femmes se présente donc comme un chantier vierge où un candidat qui met en avant des propositions innovantes, sincères et radicales pour changer la condition de la gent féminine peut espérer réaliser un bon score au soir du 11 avril prochain.
Quelle meilleure vision pour les femmes ?
En matière de participation des femmes à la vie de la nation, le duo Patrice Talon-Mariam Talata a un bilan à défendre. Micro-crédit Alafia, construction de marchés urbains modernes, amélioration de la représentativité des femmes au parlement avec les dernières réformes constitutionnelles instaurant au moins une femme par circonscription électorale soit 24 femmes. Cerise sur le gâteau : une vice-présidente comme colistière. Et un projet de société qui promet l’opérationnalisation dès 2023 par le vote d’une loi avant même les élections générales de 2026, de l’augmentation du nombre de femmes à l’Assemblée nationale. En face, la gent féminine semble pour le moment ne rien avoir à se mettre sous la dent. « Il n’y a pas de promotion spéciale pour les femmes. Chacun devra lutter pour mériter sa place au soleil », a déclaré le candidat Corentin Kohoué dans un entretien accordé au think-thank Wathi basé au Sénégal dans le cadre d’une initiative sur l’élection présidentielle béninoise dénommée Béninpolitique, avant de prévoir 37 mots pour les femmes dans la rédaction de son projet de société. Chez la Force Cauris pour un Bénin émergent (FCBE), c’est le black-out. Personne ne sait encore le sort qui sera réservé à la gent féminine dans les mesures qui seront proposées au choix des électeurs le 11 avril prochain. Or, le besoin existe d’améliorer les conditions des filles et des femmes. Sur le plan de la scolarité et de la santé par exemple, les mesures de gratuité scolaire et de la subvention de la césarienne de Boni Yayi à l’endroit des filles et des femmes entérinées dans une certaine mesure par son successeur n’ont pas encore permis de maintenir suffisamment les filles à l’école et d’en arriver à la gratuité totale de la césarienne. Toujours en ce qui concerne l’instruction, la parité au niveau du primaire est acceptable mais dans le secondaire, il manque cruellement des mesures de discrimination positive pour tendre, tout au moins, vers un début d’équilibre. Au supérieur, la situation est plus qu’alarmante. Les candidats à la présidentielle de 2021 ont donc encore beaucoup à cravacher pour se hisser à la hauteur des attentes des femmes béninoises qui se sont toujours positionnées y compris en termes de mobilisation des électeurs sur le terrain, comme une force incontournable pour la victoire finale.