Pour la dernière fois, ils se rendront dans la mythique salle du Conseil des ministres. Pour la dernière fois, ils participeront à ce conclave où se prennent les grandes décisions…

Dernier conseil des ministres de Talon 1 : L’équipe gouvernementale recomposée dans quelques jours

Dernier conseil des ministres de Talon 1 : L’équipe gouvernementale recomposée dans quelques jours

Pour la dernière fois, ils se rendront dans la mythique salle du Conseil des ministres. Pour la dernière fois, ils participeront à ce conclave où se prennent les grandes décisions qui engagent la vie de la nation. Pour la dernière fois, ils vont soumettre et défendre des dossiers avant de passer le relai en début de semaine prochaine. L’ambiance du Conseil des ministres de ce jour sera particulière. A part les caciques du régime qui ont plus ou moins la certitude de conserver leurs postes auxquels ils sont maintenus depuis 5 ans, les autres ne connaissent pas vraiment le sort qui leur sera réservé. Ce qui est certain, c’est que certains ministres assisteront ce jour à cette séance pour la dernière fois.
Le mercredi 26 mai prochain, d’autres élus plancheront en leurs lieu et place. Ceux qui sont convaincus qu’ils ne trouveront pas grâce aux yeux de Patrice Talon pour entamer à ses côtés le second mandat auront le cœur lourd. Les adieux n’ont jamais été faciles. Nommé en avril 2016, Sacca Lafia, ministre de l’intérieur sait déjà qu’il ne conservera pas son portefeuille. Désigné pour siéger au Conseil électoral, il a toutes les chances d’en assurer la présidence. Pour l’instant, au niveau de l’opinion, c’est le seul dont la sortie du gouvernement est certaine. La plupart de ses collègues sont dans l’incertitude.
Si l’entrée sur scène rime avec des moments d’euphorie où on se sent grisé par le bonheur, la fin de la représentation qui survient bien plus vite qu’on ne s’y attend plonge dans la tristesse et la solitude. Seul maître du jeu, le chef de l’Etat a déjà une idée précise de ceux qui continueront et/ou rejoindront l’aventure.

Le choix de la stabilité
Au cours de ce mandat finissant, Patrice Talon n’a pas opéré de grands changements au sein de l’équipe gouvernementale. Deux remaniements à peine qu’on pourrait qualifier de réajustements. La charpente du gouvernement a été maintenue. Les titulaires des ministères de souveraineté à savoir l’intérieur, les finances, les affaires étrangères, la défense (à part l’épisode de la démission de Candide Azannaï) sont restés inamovibles. Même constat au niveau des ministères du Plan et du développement, du cadre de vie, des sports, des enseignements maternel et primaire, du travail et de la fonction publique, de l’énergie. Alassane Séidou, le veinard, a changé de portefeuille durant tout le mandat mais sans avoir été éjecté une seule fois du gouvernement. Après la santé, il a fait ses preuves aux travaux publics avant de se retrouver actuellement aux commandes de la décentralisation. N’eût été le positionnement de Joseph Djogbénou, il est presque certain qu’il serait toujours Garde des sceaux. Mais depuis juin 2018, Sévérin Quenum tient la maison justice. Pour ce qui est de l’enseignement supérieur, deux femmes y ont fait leurs armes, Marie-Odile Attanasso pendant 3 ans et Eléonore Yayi Ladékan a pris le relai pour les deux dernières années. Même constat du côté de l’enseignement secondaire et de l’agriculture qui n’ont enregistré que deux ministres en 5 ans. L’eau et les mines ; le tourisme et la culture ; la santé ; les affaires sociales et la microfinance ; l’économie numérique ; la communication ; les petites et moyennes entreprises ; l’industrie et le commerce ont connu des fortunes similaires. S’ils n’ont pas été dépossédés de certaines de leurs attributions, ils ont connu 2 ou 3 ministres durant tout le mandat.

Même tendance en 2021-2026 ?
L’évidence est que Patrice Talon n’a pas un penchant pour le renouvellement intempestif de ses proches collaborateurs. Il aime composer avec des compétences en qui il place sa confiance et à qui il laisse le temps de faire leurs preuves. La même tendance s’observe au niveau des directions générales des sociétés d’Etat où sauf quelques exceptions, les dirigeants ont été maintenus en poste 5 années durant. A moins d’un bouleversement, il n’y a pas de raison que cette pratique change au cours du quinquennat qui s’annonce. Ceux et celles qui auront la confiance du chef dans les jours à venir pourront se frotter les mains. Ils disposeront assurément du temps pour mener à bien les politiques publiques. Le 23 mai prochain, date retenue pour l’inauguration du second mandat, la nouvelle équipe gouvernementale sera connue. A tous les coups, tous ceux qui se présenteront au Conseil des ministres ce jour n’auront plus accès à cette même salle 8 jours plus tard. Remaniement ministériel oblige.