Le président Patrice Talon porte de grands espoirs sur le nouveau médiateur de la République pour travailler à renforcer la concorde et l’entente aussi bien entre les Béninois pris individuellement qu’entre ces derniers et les institutions. Il a saisi l’occasion de sa prestation de serment pour lui exprimer ses grandes attentes
Le médiateur de la République en fin de mandat, Joseph Gnonlonfoun, n’a pas démérité. Mais « il n’a pas été beaucoup mis à l’épreuve. Il a eu un mandat aisé », reconnait le président Patrice Talon qui n’a pas manqué de lui adresser ses félicitations pour le travail abattu. Son successeur Pascal Essou qui a prêté serment mercredi 19 mai dans les locaux annexes de la présidence de la République devra lui, batailler dur. « Vous aurez beaucoup plus que par le passé, à assurer à la satisfaction de nous tous le dialogue nécessaire entre les uns et les autres à tous les niveaux, au plan politique, social, syndical». C’est la première exhortation du président Patrice Talon à son endroit, à la suite de la réception de son serment. Pour lui, les discussions, les échanges nécessaires entre les Béninois pris individuellement, et avec l’Etat, les institutions, les structures de l’Etat sont un challenge que doit relever le nouveau médiateur. Challenge d’autant plus important, souligne-t-il, dans la mesure où « notre quête de développement qui a nécessité la Rupture avec nos acquis, nos habitudes du passé, parfois, nous amène à des controverses, des divergences qui, quelquefois mettent à l’épreuve notre concorde ».
Pascal Essou aura donc du pain sur la planche, semble lui souffler le chef de l’Etat. Mais autant il lui indique l’ampleur de la tâche, autant il se veut rassurant.
« Je voudrais espérer que votre personnalité, vos qualités que tout le monde connait seront pour nous un atout pour que le dialogue nécessaire puisse caractériser désormais notre vivre ensemble. Vos missions iront au-delà de ce qu’on prescrit habituellement au médiateur», lancera le président de la République à son endroit.
« Pendant la durée de votre mandat, je veux espérer que vous donnerez le meilleur de vous-même pour que ce dialogue soit quotidien », poursuit-il.
« Vous êtes de l’arène politique et comme nous ne ferons pas des dialogues politiques tout le temps, nous allons nous reposer sur le médiateur pour jouer au go between entre les uns et les autres », a exhorté le président pour qui, les acteurs sociaux, professionnels vont compter sur son talent pour se faire entendre et obtenir l’écoute nécessaire auprès de l’Exécutif. « Vous comprenez donc la portée de l’espoir que je porte, la portée de l’espérance que les uns et les autres portent en cette charge qui vous est dévolue à partir de maintenant. Vous êtes en train de compléter notre arsenal pour les cinq années qui commencent dans le cadre du nouveau mandat du président de la République. Pour vous, le défi est grand », souligne aussi le chef de l’Etat. Pascal Essou apparait en tout cas à ses yeux comme l’oiseau rare, car dit-il, «nous avons mis du temps pour trouver la personne à même de succéder au médiateur sortant… Vous succédez à quelqu’un qui est connu pour ses qualités, pour son talent de négociateur ».
Par Josué F. MEHOUENOU