Des positions tranchées mais un calme apparent. La crise politique née de la présidentielle de 2021 appelle des actions concertées pour une paix durable. « Pour sortir de cette impasse, il n’y pas deux moyens que de faire asseoir toutes les parties. Et pour nous rasseoir, il faut que tout le monde soit en confiance », a déclaré Eugène Azatassou, Vice-président du parti d’opposition Les Démocrates. A l’en croire, cette confiance implique une amnistie pour les détenus et exilés politiques.
Le président du parti RLC, Irénée Agossa plaide également pour un retour au dialogue suivant deux axes. D’une part que les formations politiques en désaccord avec le régime puissent se retrouver et définir des stratégies pour un retour à l’Etat de droit. Et d’autre part, il prône la réconciliation entre le président de la République et les anciens présidents vivants. « Cela permettra à coup sûr une sortie de crise et cela ouvrira les portes d’un dialogue politique plus global et inclusif au plan national », a soutenu Irénée Agossa qui croit que ces deux axes devraient avoir lieu à court terme pour une sortie de crise en vue d’envisager pour 2023 des élections législatives apaisées ainsi qu’un retour progressif à l’Etat de droit.
Il faut dire que la question relative à des assises réclamées par cette classe politique dite de l’opposition radicale est longtemps restée sans suite. Quelles sont les chances qu’elles prospèrent aujourd’hui, dans un contexte où Les Démocrates remettent en cause la présidentielle de 2021 ? « Quand je me réfère à la nature de l’organisation de l’élection présidentielle dernière, je me dis que le président est élu de façon illégale et illégitime. Mais c’est lui qui est là… », a répondu Eugène Azatassou avant d’ajouter : « On ne peut pas adresser nos revendications à quelqu’un d’autre. Si quelqu’un fait un coup de force pour se maintenir au pouvoir, quand bien même on n’est pas d’accord, c’est forcément avec lui qu’on négocie ». Il nourrit donc l’espoir que les revendications de sa formation politique seront prises en compte. Autrement, « cela ne conduira pas à une sortie par la grande porte par rapport à l’histoire. Généralement, quand on persiste dans cette forme de gouvernance, cela finit toujours par vous rattraper, et ce serait dommage en ce moment », a-t-il conclu. La balle est visiblement dans le camp du président Patrice Talon, qui n’a plus aucun enjeu électoral, parce qu’élu pour un second et dernier mandat constitutionnel.