La jeunesse africaine est en croisade contre le virus du troisième mandat qui s’empare à petits coups de la sous-région ouest-africaine. De passage à Cotonou pour un sommet sur l’alternance et la gouvernance, des dizaines de jeunes ont entrepris de remettre au président béninois, identifié comme un champion de l’alternance au pouvoir, un présent pour l’inviter à porter avec eux, le combat contre ce mal.
Ekoué David Dosseh, professeur agrégé de chirurgie viscérale, est devenu ces dernières années, l’un des grands activistes de la Société civile dans la sous-région ouest-africaine. C’est à ce titre qu’il coordonne la rencontre initiée par la jeunesse africaine à Cotonou pour évoquer les questions liées à la gouvernance, mais beaucoup plus à l’alternance au pouvoir. « L’espace communautaire a adopté le protocole additionnel en 2001 sur la bonne gouvernance et la démocratie, pourtant nous assistons à un recul démocratique ces dernières années », explique Ekoué David Dosseh. Selon lui, « le virus du troisième mandat en Afrique, nouvelle forme de coup d’Etat, a atteint l’Afrique de l’Ouest et bouscule la vie dans nos nations ». Malgré cette tendance, le Bénin sous le président Patrice Talon « peut-il produire un vaccin contre cette pandémie » ? Visiblement oui, ont répondu ces dizaines de jeunes réunis à Cotonou. La Constitution béninoise dit que nul ne peut faire plus de deux mandats dans sa vie, rappelle-t-il, un peu comme pour indiquer que des exemples subsistent à la « mauvaise règle».
Fort de cette appréciation, le président Patrice Talon qui a répondu à l’invitation de la jeunesse africaine, s’est vu remettre un symbole pour aider à porter cet engagement. Ce témoin est fait de deux matières, l’ébène et l’or. Il a été réalisé par un ébéniste togolais et un bijoutier sénégalais. La symbolique du chiffre 2 est fortement présente autour et à l’intérieur de ce symbole que le président Patrice Talon a promis de transmettre à son successeur le troisième dimanche du mois de mai 2026. Mais il demande de ne pas focaliser l’attention sur sa personne.
« Vous incarnez l’audace et je voudrais vous féliciter et vous dire combien vous me mettez la pression », a introduit le chef de l’Etat. « J’ai en tout cas l’obligation de ne pas donner de leçons », indique le président Patrice Talon qui laisse entendre combien il est honoré de défendre sur la terre béninoise cette vertu qu’on attend des gouvernants de ne pas se prendre pour Dieu tout-puissant, l’éternel. « Vous avez l’audace comme cela est dans l’Adn de la jeunesse, de l’évoquer, vous décidez de porter cet engagement au-delà de nos frontières et je voudrais vous saluer pour cela ; je voudrais m’associer à cela mais je voudrais vous exhorter dans la promotion de cet idéal de ne pas trop citer le président Talon», exhorte-t-il.
Pour ce qui est du symbole à lui transmis et la portée qu’il revêt, le président Patrice Talon dit le saisir avec beaucoup de responsabilité et garantit qu’il demanderait une dérogation pour qu’il fasse partie des éléments du rituel de passation de charge à son successeur.
« L’alternance et la démocratie, en soi ne suffisent pour apporter le développement aux peuples… », il faut y ajouter la bonne gouvernance, chose essentielle au développement des communautés, plaide le chef de l’Etat.FacebookTwitterMessenger