(Le piquant qui manque à son adresse aux « Enfants » du Bénin) Le chef de l’Etat n’a pas dérogé à la traditionnelle adresse à ses compatriotes, la veille du…

Bénin/Discours des 61 ans de l’indépendance: Talon : «(…) ensemble nous avons toujours été plus forts… »

Bénin/Discours des 61 ans de l’indépendance: Talon : «(…) ensemble nous avons toujours été plus forts… »

(Le piquant qui manque à son adresse aux « Enfants » du Bénin)

Le chef de l’Etat n’a pas dérogé à la traditionnelle adresse à ses compatriotes, la veille du 1er août 2021, date de la commémoration du 61ème anniversaire de l’indépendance du Bénin. Dans son discours de moins de dix minutes, Patrice Talon a appelé à la conjugaison des efforts pour relever les défis du développement qui se posent au pays. « Enfants du Bénin, notre foi en notre patrie, notre volonté de la voir de plus en plus forte et respectée, commandent de conjuguer nos efforts. Nous savons qu’ensemble nous avons toujours été plus forts face aux défis. Je ne doute donc pas que chacun de vous restera disponible et engagé pour notre indépendance effective », a-t-il déclaré. Que l’actuel locataire de la Marina s’inscrive dans une telle dynamique, ce ne serait que pour le bonheur du pays et de tous ses fils et filles. D’ailleurs, par rapport au contexte sociopolitique tendu depuis 2016 que le pouvoir de la Rupture s’est installé, aucun Béninois n’aurait souhaité mieux. Le Bénin a besoin des doigts de tous ses enfants pour boucher la jarre trouée, et ce quelle qu’en soit leur obédience. Fort de cela, des voix et pas des moindres étaient intervenues pour implorer la clémence du président Patrice Talon dont la gouvernance a fait beaucoup de mécontents sur les plans politique et social, à ramener la balle à terre pour le retour des exilés. Sur le plan politique, ils sont un grand nombre à être soit au gnouf au pays, soit en exil, ceux-là qui ont des positions tranchées sur sa gestion du pays. En insistant sur le fait qu’il faut « conjuguer les efforts » et en reconnaissant qu’«(…) ensemble nous avons toujours été plus forts… », pendant que le courant ne passe pas entre lui et ses prédécesseurs Yayi Boni et Nicéphore Soglo, entre autres, ne manque-t-il pas alors du piquant au discours de Patrice Talon? Combien sont-elles les personnes embastillées à la pelle au lendemain de la présidentielle du 11 avril 2021 ? Combien sont-ils ces ménages et familles qui ne subissent ou ne ressentent pas les conséquences de l’emprisonnement ou de l’exil d’un des leurs ? Beaucoup attendaient le chantre de la Rupture sur cette question de dégel du climat sociopolitique. D’aucuns ont même suggéré qu’il saisisse l’occasion du décès de l’ancienne première Dame, Rosine Soglo pour le faire. Mais visiblement, il n’en sera pas question. Certes, Patrice Talon, dans son discours, a accordé la grâce présidentielle à certains de ses compatriotes en prison : « C’est de même que je veux pouvoir compter sur ceux de nos concitoyens qui ont perdu leur liberté, et qui vont bénéficier de la mesure de grâce que je leur accorde, conformément aux lois de la République, parce qu’ils en remplissent les conditions ». Mais qui et combien en seront-ils bénéficiaires ? C’est important que des Béninois recouvrent leur liberté, mais encore faudrait-il que cela contribue davantage à la décrispation de l’atmosphère, gage de paix et du développement qu’appelle le chef de l’Etat de tout son vœu.

Mike M.