Le montant total du budget prévisionnel de l’Assemblée nationale pour la gestion 2022 est de 19 176 505 315 F Cfa. Il a été adopté par les députés, à leur unanimité, à la faveur de la séance plénière du vendredi 17 septembre dernier au palais des Gouverneurs à Porto-Novo.
Le budget exercice 2022 de l’Assemblée nationale est désormais disponible et transmis au gouvernement pour son intégration au projet de loi de finances gestion 2022 qui sera adopté très bientôt en Conseil des ministres avant son envoi au Parlement pour vote en décembre prochain. D’un montant de
19 176 505 315 F Cfa, ce budget est en progression de 2 097 755 435 F Cfa, soit 12 % par rapport à celui de l’année 2021 en cours d’exercice établi à la somme de 17 078 749 880 F Cfa. Cette hausse est surtout due aux nouvelles charges de fonctionnement et de dotations liées au remboursement du prêt contracté par la huitième législature pour le financement de la construction en cours de son nouveau siège, a expliqué le président de l’Assemblée nationale, Louis Vlavonou qui a présenté les grandes lignes du budget. Le remboursement de cet emprunt bancaire échelonné sur plusieurs années est de 2,5 milliards F Cfa au titre de 2022, précise-t-il. Le dossier a été adopté sans grand débat. Toutefois, certains députés ont saisi l’occasion de l’étude de ce budget pour évoquer certaines préoccupations dont la situation de certains agents de l’Assemblée nationale qui, admis à faire valoir leurs droits à la retraite, ne perçoivent pas la totalité de leur pension. Tout simplement parce que le Parlement reste devoir une certaine somme d’argent au titre des cotisations du personnel à la Caisse nationale de sécurité sociale (Cnss). Des députés ont voulu en savoir un peu plus sur la question, surtout les mesures qui sont prises pour régler cette situation.
Dans sa réponse, le président Louis Vlavonou n’a pas usé de la langue de bois. Il a reconnu qu’effectivement l’Assemblée nationale reste devoir à la Cnss. Cette dette est évaluée à 102 millions F Cfa. Ce qui l’écœure est que cette somme a été prélevée sur les salaires du personnel mais n’a pas pus été reversée à la Cnss. « Quand je vois ces agents retraités concernés je coule des larmes pour avoir été d’abord syndicaliste et ensuite retraité. Si l’on doit m’enlever 100 000 F Cfa mensuellement de ma pension de retraite, je me demande si je pourrais payer la facture de la Sbee», note Louis Vlavonou pour compatir aux douleurs des agents parlementaires retraités concernés. Mais le président de l’Assemblée nationale précise qu’il s’agit d’une dette de la septième législature. Sinon, la huitième législature, la sienne, ne doit rien à la Cnss. Les fonds prélevés sur les salaires du personnel sont régulièrement reversés. Il dit y veiller personnellement pour que cet argent ne soit pas utilisé à d’autres fins.
102 millions F Cfa de dette à la Cnss
Louis Vlavonou martèle que non seulement la huitième législature est en règle vis-à-vis de la Cnss, mais elle ne doit également rien notamment à la Société béninoise d’énergie électrique (Sbee) et à l’ex-Bénin Télécoms au titre des factures respectivement d’électricité et de téléphone. Il entend maintenir de concert avec les autres membres de son bureau et ses cadres techniques financiers cette rigueur dans la gestion financière jusqu’à la fin de son mandat. Louis Vlavonou rassure les fonctionnaires parlementaires retraités concernés que son bureau est en train de réfléchir sur la question pour voir comment éponger cette ardoise ainsi que beaucoup d’autres dettes qu’elle a héritées de la septième législature. Le président de l’Assemblée nationale espère que d’ici à là une solution sera trouvée pour permettre aux retraités concernés de toucher en intégralité leur pension de retraite.
La sempiternelle question de l’assurance-retraite complémentaire des députés a été aussi évoquée dans le débat général qui a précédé le vote du budget du Parlement. Louis Vlavonou a rassuré ses collègues que des réflexions sont en cours pour régler ce problème et permettre aux députés non réélus et qui ont eu à servir le Parlement pendant un certain nombre de législatures, d’avoir mensuellement un minimum pour subvenir à leurs besoins vitaux.
Par Thibaud C. NAGNONHOU