Le site de relogement des pêcheurs est en pleine viabilisation à Ouidah. Les futurs occupants ont commencé à découvrir leurs parcelles, vendredi 22 octobre dernier.
Sans cesse, les engins lourds font la ronde. Les uns déchargent la terre jaune que d’autres aplanissent pour dessiner la grande voie qui mène vers l’un des sites de relogement des pêcheurs, entre Djègbadji et Avlékété. Sur une superficie de 12ha 25a 38ca, subdivisée en 358 parcelles, seront érigés quatre châteaux d’eau, cinquante lampadaires, huit toilettes et huit fontaines. En compagnie des préfets de
l’Atlantique et du Littoral, le directeur général de l’Agence nationale du domaine et du foncier,
Victorien Kougblénou est rassuré de l’évolution des travaux. « Comme vous le constatez, les engins sont déployés. Ils sont en pleins travaux. La viabilisation est effectivement en cours. Ce n’est pour rien que ce site a été choisi. C’est parce que les populations devant bénéficier des infrastructures sociales ont été installées proches des infrastructures sociales communautaires. Tout cela obéit à un calendrier qui est en pleine exécution », confie-t-il.
Le relogement, condition sine qua non au démarrage des travaux d’aménagements balnéaires le long de la route des pêches, a bousculé le calendrier préalable. La libération des domaines concernés était prévue pour se dérouler, il y a cinq mois. Les occupants étaient censés libérer les lieux avant le 14 mai 2021. Mais après sa descente sur le terrain, le chef de l’État a décidé à la veille de l’échéance que les opérations soient suspendues, le temps que des réaménagements soient faits. Les pêcheurs ont eu la possibilité de rester sur place, pour ne pas voir perturber la scolarité de leurs enfants pour l’année 2020-2021. Entre-temps, de nouvelles mesures ont été prises, dont ce village de pêcheurs en gestation qui accueille les personnes relogées. « Toutes les diligences requises ont été observées sous les orientations du chef de l’État qui suit de très près tout ce qui se fait. Il met un point d’honneur à la bonne réinstallation des populations. Tant que les opérations n’ont pas abouti, il ne sera pas procédé au déplacement des populations. Il estime que les préoccupations des populations doivent précéder toutes les opérations en cours », précise Victorien Kougblénou.
Ce vendredi, les futurs occupants découvrent les lieux. À chaque pêcheur d’Avlékété, on montre sa parcelle, les bornes de localisation, et on remet une fiche de propriété. Dah Vinanblodo pousse un ouf de soulagement après avoir pris connaissance de sa prochaine demeure. « Je suis satisfait de la concrétisation de la promesse. Il ne reste qu’à construire », souffle-t-il.
Promesse tenue
Avant d’en arriver là, une heure plus tôt, les personnes affectées par les projets ont reçu chacune une enveloppe de trois millions de francs Cfa au siège de l’arrondissement. « C’est de l’inédit. Nous les pêcheurs, nous souffrons beaucoup et il a pensé à nous. À un moment donné, nous étions inquiets, à l’annonce des opérations de libération du domaine côtier. Cependant, aujourd’hui, nous sommes rassurés », confie Franck Adokpo. Pour le préfet de l’Atlantique, Jean Claude Codjia, c’est le symbole du pragmatisme gouvernemental. « Cette première cérémonie de remise de chèques est une preuve convaincante de la fidélité du gouvernement. Je vous remercie pour la bonne conduite avec laquelle vous accompagnez le projet. Notre pays s’est engagé sur la voie d’une modernisation sans pareille pour un véritable développement durable », souligne-t-il.
Le village des pêcheurs prendra corps les prochaines semaines. Et au maire de Ouidah, Christian Houétchénou, d’y voir une révolution pour sa commune. « Ce qui va être fait ici sera d’une richesse inestimable pour Avlékété et la commune de Ouidah. C’est pour vous que cela va être fait. Vous serez les premiers bénéficiaires du projet et votre vie va changer», rassure Christian
Houétchénou. Les habitations précaires que l’on retrouve encore sur la côte devront laisser place à des constructions en bonne et due forme?
Par Fulbert Adjimehossou La Nation