Tchoco-Tchoco…Le temps du bilan s’en va être sonné dans les tout prochains jours. Plus précisément, le 19 décembre 2021, les militants du parti arc-en-ciel tiendront leur 5ème congrès ordinaire. A l’occasion, il sera question, entre autres, de la relecture des textes fondamentaux du parti mais surtout de la restructuration et du renouvellement des structures du Parti. Evidemment, pour tout observateur de la vie politique nationale, l’évocation du second point ne peut qu’emmener d’abord à se poser la question sur l’avenir de Me Adrien Houngbédji à la tête du Prd. Et ceci, bien avant même de chercher à voir qui pourraient être ses militants capables d’insuffler un nouveau souffle ou d’apporter des couleurs plus vives au parti arc-en-ciel. Car, depuis l’avènement du renouveau démocratique en 1990, la présidence du Prd est intimement liée à Me Adrien Houngbédji qu’inévitablement, depuis qu’il est forclos pour la présidentielle, les congrès se suivent mais la question de sa succession demeure.
Ce faisant, jusqu’ici, si l’ancien premier ministre de Mathieu Kérékou et par trois fois président de l’Assemblée nationale veut renouveler son bail à la tête de la chapelle des Tchoco-Tchoco, il n’y aura, à coup sûr, personne pour l’en empêcher. D’ailleurs, Bruno Amoussou qui est de la même génération de politiciens que lui, est toujours au-devant de la scène politique avec l’Union Progressiste. Mais, après toutes ces années à défendre un idéal politique et face au défi d’assurer une bonne relève, Me Adrien Houngbédji voudra forcément non seulement assurer, pendant qu’il est encore temps, sa succession mais aussi donner à la jeunesse du parti, la chance de faire ses preuves et d’être personnellement rassuré qu’il peut, à présent, passer derrière le rideau.
Seulement, résoudre l’équation de la succession à la tête du Prd ne s’arrête pas à la seule volonté de départ de Me Adrien Houngbédji. Car, sans aucun doute, le plus difficile pour les congressistes, si c’était le cas, serait de trouver pour la succession du patriarche Houngbédji, le profil qui ferait l’unanimité au sein des instances dirigeantes. En un mot, vouloir et pouvoir partir le cœur tranquille, c’est un défi pour tout dirigeant soucieux de la continuité de sa lutte et de la pérennisation de l’héritage politique qu’il veut bien laisser aux futures générations. Inutile de rappeler que trente et un ans durant, le Prd a constamment et régulièrement animé la vie politique nationale de notre pays à travers ses activités statutaires et ses nombreuses et inspirantes innovations, et qu’en plus, il est le seul parti de l’ère du renouveau à survivre à la réforme du système partisan. Toutefois, ce parti de la mouvance présidentielle visiblement coincé entre l’UP et le BR est à la croisée des chemins. Et si Me Adrien Houngbédji croit dur comme fer à une ‘‘remontada’’ politique, certainement à la faveur des législatives de 2023, les décisions et les résolutions qui seront issues du congrès du dimanche prochain n’y seront pas étrangères. Enfin, Me Adrien Houngbédji est face à son destin et à celui de son Prd. Soit, il continue à la tête du parti arc-en-ciel, soit, il fait place à un successeur ou tout simplement, il opte pour la fusion dans l’un des deux blocs de la mouvance présidentielle. A lui de faire le meilleur choix.