14 056 442 591 F Cfa, c’est le budget de l’Assemblée nationale gestion 2018 qui n’est rien d’autre que le montant du budget 2017 en cours d’exécution. Il a été adopté, à l’unanimité des députés, ce lundi 2 octobre à l’hémicycle.
Le budget de l’Assemblée nationale exercice 2018 est du même montant que celui de 2017 en cours d’exécution. C’est le constat qui se dégage du budget adopté par les députés ce lundi 2 octobre. Ce qui montre que le Parlement a opté pour le statu quo en reconduisant simplement pour l’année prochaine, le montant de son budget de 2017 chiffré à 14 056 442 591 F Cfa.
Conformément à la procédure parlementaire, les grandes masses de ce budget ont été présentées à la plénière par les deux questeurs de l’Assemblée nationale, Valentin Houdé et Boniface Yèhouétomè. Il ressort de leur présentation, que le budget 2018 comprend les dépenses réparties, les dépenses de personnel, les achats de biens et services, les autres transferts courants et les équipements socio-administratifs notamment les acquisitions de biens. Une analyse comparée des différentes rubriques avec le budget de 2017 permet de noter que certaines rubriques ont connu une augmentation et d’autres, une diminution. Ainsi, renseigne le premier questeur, Valentin Houdé, les dépenses réparties sont passées de
10 565 422 591 F Cfa en 2017 à 10 271 292 591 F Cfa en 2018, soit une diminution de 294 130 000 F Cfa correspondant à un taux de – 2,78%. Les prévisions de dépenses de personnel s’élèvent à 7 616 005 896 F Cfa en 2018 contre 7 487 502 591 F Cfa en 2017, soit une augmentation de 128 503 305 F Cfa correspondant à un taux de 1,72 %. Cette augmentation se justifie, selon lui, par la prise en compte de l’effectif réel du personnel du cabinet du président de l’Assemblée nationale et du personnel des autres membres de la Conférence des présidents.
Revenant aux achats des biens et services, le premier questeur note que les prévisions de dépenses s’élèvent à 2 655 286 695 F Cfa en 2018 contre 3 077 920 000 F Cfa en 2017, soit une diminution de
422 633 305 F Cfa correspondant à un taux de – 13,73%.
Pour les dépenses non réparties, il souligne qu’un crédit de 2 482 500 000 F Cfa a été inscrit en 2018 contre 2 712 345 000 F Cfa en 2017, soit une diminution de 229 845 000 F Cfa correspondant à un taux de – 8,47%. En ce qui concerne la rubrique équipements socio-administratifs, il renseigne qu’un montant de 1 302 650 000 F Cfa est prévu en 2018 contre 778 675 000 F Cfa en 2017, soit une augmentation de 523 975 000 F Cfa correspondant à un taux de 67,29%. Pour les acquisitions de biens comportant les “matériel roulant” et “mobilier de bureau”, un crédit de 780 000 000 F Cfa est inscrit en 2018 contre 236 millions F Cfa en 2017, soit une augmentation de 544 millions F Cfa correspondant à un taux de 230,51%. Cet accroissement s’explique par l’équipement du nouveau bâtiment des députés en cours d’achèvement au palais des Gouverneurs, détaille Valentin Houdé. Quant aux autres acquisitions de biens concernant le matériel de bureau tels que appareils fax, postes téléviseurs, climatiseurs, matériel informatique, etc, une enveloppe de 522 650 000 F Cfa a été inscrite en 2018 contre 542 675 000 F Cfa en 2017, soit une diminution de 20 025 000 F Cfa correspondant à un taux de – 3,69%.
Mort dans l’âme
Avant d’approuver le budget à l’unanimité, les députés ont félicité les deux questeurs pour la qualité du budget élaboré. Mais plusieurs parlementaires ont déploré le fait qu’avec la lettre de cadrage du Gouvernement, le Parlement n’ait pas eu de marge de manœuvre pour augmenter son budget et l’arrimer à l’inflation galopante dans le pays et qui ne les épargne pas. Ils regrettent surtout qu’ils n’aient pas la possibilité d’inclure dans leur budget les ressources nécessaires pour l’achèvement des travaux de construction du nouveau siège de l’Assemblée nationale qui constitue, selon eux, une honte pour la septième législature. Sinon, ils souhaitent que le Gouvernement soit dessaisi pour permettre à l’institution parlementaire de prendre en main les travaux. Le député Patrice Nobimè Agbodranfo est allé plus loin en proposant l’élaboration d’un budget annexe de 15 milliards F Cfa pour la poursuite et l’achèvement des travaux de cet immeuble par le Parlement. Certains députés plus modérés invitent leurs collègues à prendre leur mal en patience. Ils donnent rendez-vous à l’examen du budget général de l’Etat gestion 2018 pour dégager des ressources subséquentes pour l’achèvement des travaux.
En dehors de la question de la construction du nouveau siège de l’Assemblée nationale, plusieurs députés ont par ailleurs plaidé pour que soient portées de six à neuf millions de francs Cfa, les primes allouées annuellement par parlementaire pour les descentes sur le terrain et l’augmentation de l’enveloppe de 200 millions F Cfa destinée au contrôle de l’action gouvernementale.
Loin de toutes ces préoccupations, le député Jean-Marie Allagbé, quant à lui, a exprimé une inquiétude par rapport au sort de ce budget. Il demande ce qu’il en adviendra lorsqu’on sait que le Gouvernement a déjà adopté en Conseil des ministres le projet de budget général de l’Etat gestion 2018. Alors que c’est bien dit dans la Constitution que le budget du Parlement doit être intégré au budget général avant son adoption en Conseil des ministres. Mais il sera rassuré par le président de l’Assemblée nationale, Me Adrien Houngbédji. Selon ce dernier, aucun décret de transmission du projet de loi de finances de l’Etat n’est envoyé à l’Assemblée nationale. Donc le budget du Parlement adopté pourra être bel et bien pris en compte par le Gouvernement