Les sept centrales et confédérations syndicales du Bénin ont pris d’assaut, vendredi 20 octobre dernier, les rues de Cotonou pour se faire entendre par le Gouvernement de Patrice Talon. A travers une marche pacifique et responsable, elles réclament un dialogue social pour une meilleure gestion de la vie sociale, économique et politique du Bénin.
Des travailleurs du secteur public comme du secteur privé ont pris d’assaut, vendredi 20 octobre dernier, les rues de la capitale économique du Bénin pour exprimer leur ras-le-bol. Banderoles et pancartes en main et scandant des paroles hostiles au Gouvernement de Patrice Talon, les marcheurs partis de la Bourse du Travail ont échoué au ministère de la Fonction publique et du Travail en passant par le commissariat central de Cotonou, l’Etoile rouge, le carrefour mosquée de Cadjèhoun, devant l’église Bon pasteur et la place des martyres. Bien encadrés par les forces de sécurité publique, les marcheurs ont respecté la ‘’ligne rouge’’ du préfet et ont fait montre de discipline et de maturité. Reçus par le ministre de tutelle, les responsables des centrales et confédérations ont fait part de leurs revendications à Adidjatou Mathys. Il s’agit de la Confédération générale des travailleurs du Bénin (Cgtb), de la Centrale des syndicats unis du Bénin (Csub), de la Centrale de syndicats du privé et de l’informel du Bénin (Cspib), de l’Union nationale des syndicats des travailleurs du Bénin (Unstb), de la Confédération des syndicats autonomes du Bénin (Csa-Bénin), de la Confédération syndicale des travailleurs du Bénin (Cstb), de la Confédération des organisations syndicales indépendantes du Bénin (Cosi-Bénin). Pour les responsables de ces organisations, le Gouvernement n’a pas encore comblé les attentes des Béninois qui étaient enthousiastes en portant le président Patrice Talon au pouvoir.
Dans leur motion, les centrales et confédérations syndicales ont exigé, entre autres, le respect et la protection des droits humains et syndicaux, le respect des engagements contenus dans la Charte nationale du dialogue social, l’abrogation de la loi n° 2017-05 du 29 août 2017 fixant les conditions et la procédure d’embauche, de placement de la main-d’œuvre et de résiliation du contrat de travail en République du Bénin ; la satisfaction urgente des revendications des travailleurs du secteur de la santé, objet des grèves actuelles ; le règlement des problèmes de l’éducation nationale objet des bruits de bottes qui s’annoncent ; la revalorisation du point indiciaire des agents de l’Etat et une augmentation du Smig assortie de la hiérarchisation des salaires minima dans le secteur privé et parapublic ; l’arrêt des privatisations sous toutes ses formes, de la spoliation du patrimoine national et le retour de celui-ci dans la giron de l’Etat ; l’abrogation pure et simple du décret n° 2017, 485 du 2 octobre 2017 fixant les modalités de collaboration des organisations estudiantines avec l’Etat et les autorités des universités publiques en République du Bénin ; la reconnaissance par la Haac et par toutes les institutions de l’Etat, de la liberté de la presse et la non-discrimination en matière de diffusion des médias au Bénin, ainsi que l’accès à la presse de service public. Elles exigent également des mesures d’accompagnement des acteurs de l’économie informelle afin de les sortir de la précarité et de la pauvreté ; et le retour à l’emploi de toutes les victimes des licenciements « abusifs », consécutifs à la liquidation des entreprises et structures publiques.
Les manifestants espèrent que cette gigantesque marche de protestation sonnera le déclic pour amener les autorités en place depuis avril 2016 à mettre en place une politique inclusive qui prenne en compte la satisfaction des besoins du peuple.