Le Président de la République du Bénin, Patrice Talon a rencontré dans la matinée de ce samedi 11 novembre 2017, les syndicalistes du secteur de la santé, qui, depuis, environ trois mois, ont paralysé le système sanitaire du pays pour exiger du gouvernement la satisfaction de certaines revendications.
Au plan des revendications d’ordre administratif, le Président Talon a rassuré ses interlocuteurs, non sans déplorer les dysfonctionnements de l’administration publique. Et on peut retenir que le gouvernement fera en sorte que des mesures soient prises pour corriger les insuffisances. La colère des syndicats est due à leur suspicion. Pour la plupart, ils ont cru que le gouvernement a commencé par mettre en œuvre les réformes sans tenir compte de leurs observations et de leurs recommandations. Ils ont tous reconnu que les éclairages du Président Talon qui les a rassurés au sujet desdites réformes, ont apaisé leur colère et leurs inquiétudes. Ils n’avaient donc pas de raison d’aller en grève et de sacrifier la vie des malades. Les réformes relèvent des prérogatives du gouvernement et visent à remédier au mauvais fonctionnement du secteur de la santé. Les syndicats selon le Chef de l’Etat peuvent relever des erreurs, des insuffisances et faire des recommandations mais ne peuvent pas demander au gouvernement de surseoir au processus. Le Président Talon l’a expliqué et les syndicats l’ont compris et étaient d’accord avec lui surtout qu’il leur a dit que rien ne se fera sans eux. Les débats ont montré que ces syndicalistes, généralement, son désormais en phase avec le Président sur les réformes et leur contenu sous réserve de leurs amendements que prendra en compte le gouvernement tant que cela améliore ce qui est initialement proposé et reste dans l’intérêt supérieur de la nation. L’un d’eux dira d’ailleurs au président : « Ce qui plombe le secteur, ce n’est pas de votre temps. Nos hôpitaux sont mal gérés à cause de la politique. Il faut qu’on mette un terme à ce système qui n’honore pas notre pays ». Le gouvernement veut faire aboutir les actes administratifs dans un délai raisonnable, sachant que ce point concerne aussi des travailleurs d’autres secteurs, et que les agents du ministère de la Fonction publique et ceux des Finances doivent faire diligence dans le traitement des dossiers. Le terrain est désormais déblayé pour la paix sociale, et la bonne foi du gouvernement à mettre un terme aux mouvements n’est plus à justifier. La grève aura fait assez de victimes dans la population et il n’est pas normal que les grèves se traduisent par des pertes en vies humaines. Les leaders syndicaux, ont intérêt à jouer leur partition pour la fin des mouvements.
Charles-Salomon AGOSSA/LE GRAND MATIN