Au début du mois de novembre, les tenanciers de stations de lavage des véhicules auto-moto ont été sensibilisés sur les normes à respecter en la matière. A cette occasion, Bertin Bossou, biologiste environnementaliste, en service à la direction générale de l’environnement et du climat du ministère du Cadre de vie a présenté une communication à travers laquelle il informe sur les dispositions législatives/ réglementaires et décrie des pratiques aux antipodes desdites normes.
« Les problèmes de gestion des déchets et des eaux usées se posent avec acuité dans les stations de lavage des véhicules auto-moto », a déclaré Bertin Bossou lors de sa communication. Pour lui, beaucoup de facteurs font de nos villes et espaces périurbains, des milieux de plus en plus populaires, insalubres, malsains et très peu vivables. Cela en raison de l’urbanisation qui prend des proportions vertigineuses et des activités de survie qui y sont liées. De plus, expose-t-il, les collectivités locales ne cessent d’exprimer leur désolation face à ces problèmes de gestion des déchets et des eaux usées et de l’assainissement de leur cadre de vie.
Pour autant, l’Etat protégeant ses démembrements, a prévu un dispositif législatif et réglementaire pour encadrer l’activité de lavage auto moto. En effet, expose Bertin Bossou, l’obligation d’une gestion rationnelle des déchets en général et des eaux usées trouve son fondement dans plusieurs textes législatifs et règlementaires. L’article 27 de la Constitution stipule que toute personne a droit à un environnement sain, satisfaisant et durable.L’Etat veille à la protection de l’environnement. De même, le communicateur ajoute la loi N°87-015 du 21septembre 1987, portant Code de l’hygiène publique et son décret d’application qui réglemente le rejet des déchets sur les voies publiques et le milieu naturel. Il range également dans le même registre, la loi N° 98-030 du 12 février 1999 portant Loi-cadre sur l’environnement en République du Bénin, qui quant à elle définit les bases de la Politique nationale en matière d’environnement. Et pour compléter la liste, il évoque la loi N° 97-029 du 15 décembre 1999 portant organisation des communes en RB, qui a dévolu à celles-ci, certaines compétences liées à l’assainissement du cadre de vie (confère art 93 à 96). Il a également passé en revue plusieurs décrets et arrêtés qui régissent ce secteur aussi sensible de la gestion des eaux usées.
Pour Bertin Bossou, les agents assermentés (de la police environnementale et de la Brigade de protection du Littoral et de lutte contre la pollution, les Officiers de police judiciaire) et des administrations doivent veiller au respect des normes environnementales.Le Gouvernement, retient-il, à travers ses ministères sectoriels, notamment celui du Cadre de vie appuie, conseille et renforce les capacités des collectivités décentralisées.Il recherche également, renseigne-t-il, les moyens nécessaires à l’implantation des infrastructures lourdes, fait la recherche – action et promeut les techniques de valorisation des déchets et des eaux usées.
Il appuie également la communication pour un changement de comportement.
Malgré tout cet arsenal législatif et réglementaire, les citoyens qui s’investissent dans ce secteur se mettent au travers de toute l’organisation mise en place pour l’encadrer.
Des nuisances causées à l’environnement
Leurs activités qui résolvent des questions sociales et de survie hélas nuisent au cadre de vie, reconnait-il. Ainsi, précise-t-il, au titre des nuisances causées à l’environnement du fait de l’activité de lavage auto-moto,se trouve la pollution. L’eau de lavage contient de l’huile, des lubrifiants, du goudron, des matières en suspension, des métaux lourds et des micro-organismes, qui souvent se retrouvent dans le sol. Ils constituent alors un danger pour les eaux souterraines, relève-t-il.
S’intéressant au recyclage de l’eau dans les stations de lavage auto-moto, Bertin Bossou indique qu’il est pratique, à la fois d’un point de vue écologique et économique. Malheureusement, relève le spécialiste, le danger représenté par les agents pathogènes microbiologiques dans l’eau de lavage est trop fréquemment sous-estimé.
Les rejets d’eaux usées domestiques et industrielles contiennent essentiellement des microorganismes et des micropolluants toxiques à l’environnement et à la santé humaine via la chaîne alimentaire et le cadre de vie.
Il faut noter, souligne-t-il également d’autres impacts indirects de contribution à la multiplication des vecteurs du paludisme et des germes pathogènes, sources de maladies diarrhéiques diverses.
Mais il existe des systèmes de traitement et des procédures de désinfection des eaux usées, reconnait-il.Les meilleures pratiques de gestion (MPG) sont des activités visant à aider les exploitants à réduire les quantités de contaminants déversées dans l’environnement, à respecter la réglementation et à améliorer leurs pratiques de gestion des déchets et le traitement des eaux et de leur recyclage.
Il importe, selon lui, de respecter les normes de construction et d’urbanisme, d’éviter d’utiliser des produits ou des matériaux polluants et favoriser leur élimination ou leur substitution. De même, il suggère de construire des puisards de récupération des eaux usées de lavage loin des sources de captages. Il recommande d’utiliser moins de produits ou de matériaux polluants. Il conseille par ailleurs de réutiliser et recycler les sous-produits polluants, de confiner et de traiter les sous-produits résiduels polluants et de restaurer les sites contaminés