Le recours à la persuasion, une approche prolifique pour une gouvernance apaisée. Talon en a fait le pari. Du dialogue avec les acteurs de la plateforme portuaire a jailli la lumière et le vent d’une nouvelle ère pour redresser l’économie est très proche des côtes béninoises. ‘’Le projet de recrutement d’un mandataire délégué pour la gestion du Port autonome de Cotonou est irréversible. Le Bénin peut mieux tirer profit de son espace portuaire. Le processus est presque à la fin’’, a déclaré Patrice Talon. Jean Anouilh disait que : « Les vraies révolutions sont lentes et elles ne sont jamais sanglantes. Le sang, c’est toujours pour payer la hâte de quelques hommes pressés de jouer leur petit rôle ». Engagé dans les réformes depuis son avènement au pouvoir, Talon ne recule pas devant les obstacles, même les plus risqués que ceux des syndicalistes. ‘’Je suis obsédé par le souci de bien faire’’, déclare l’homme du Nouveau départ. Une obsession qui lui offre l’avantage de persévérer dans ses convictions, tout en tenant compte des apports de ses administrés, en vue de parfaire sa vision de la gouvernance. C’est dans ce registre que s’inscrit cette tradition qu’il semble désormais ériger, et qui contraste avec les pratiques de gouvernance connues depuis l’avènement du renouveau démocratique. Que le gouvernement annonce des réformes, que des partenaires donnent de la voix, et que le chef de l’Etat en personne s’asseye à la table de dialogue pour échanger, recueillir les appréhensions, avant la finalisation et la mise en œuvre, c’est bien une première sous nos cieux, c’est la marque Talon. Cette pédagogie introduite dans le dialogue social, favoriserait à coup sûr, une meilleure implication des acteurs. D’ailleurs, elle fait tomber les procès d’intention, les suspicions, et ramène gouvernants et gouvernés sur la même longueur d’onde en ce qui concerne les objectifs de développement envisagés.
Il aura fallu 3 heures d’échanges entre le chef de l’Etat et les syndicats des agents de la santé pour qu’ils déposent les ‘‘armes’’ après avoir compris la pertinence des réformes en cours pour redynamiser leur secteur. Bien avant eux, c’était le personnel non magistrat de la justice. Le vendredi 24 novembre, ce fut le tour des syndicats de la plateforme portuaire, sortis plus convaincus de l’urgence qu’il y a de redorer le blason du Port de Cotonou pour une optimisation des ressources. Des grincements de dents donc, aux mouvements d’humeurs qui ont suivi l’annonce de la réforme relative à la gestion déléguée du Port, l’homme du Nouveau départ a opposé le dialogue, sans pour autant se plier aux desiderata des partenaires sociaux. Il ne devrait en être autrement, car l’enjeu ici, c’est le Bénin, et le port est le poumon de l’économie nationale. D’ailleurs, sur ce fait, les parties prenantes à ce dialogue à savoir, la Direction générale et le Syndicat des travailleurs (Syntrapac) sont en phase. A en croire le Sg Syntrapac, Urbain Kanlinsou, ‘’le vrai problème du Port, c’est la politisation à outrance’’. Quant à Patrice Talon, il fait observer qu’il subit des pressions politiques de toutes sortes, des pressions amicales ou familiales, pour confier la gestion du Port à des personnes qui n’en ont, sans doute pas, le profil. Le diagnostic posé, la réponse du gouvernement est claire, il faut dépolitiser la gestion du Pac. Et c’est une évidence que l’adhésion, au choix de la délégation de gestion, ne sera pas spontanée. Par essence, l’homme est réfractaire à tout changement. Mais, le temps fait son œuvre. En tout cas, les acteurs de la plateforme portuaire sont repartis rassurés après les échanges avec le chef de l’Etat, surtout qu’il est convenu que les diverses préoccupations seront intégrées à la feuille de route qui sera fixée au délégataire. Enfin, à Talon la méthode, pour un Bénin triomphant au terme du quinquennat.
28-11-2017, Arnaud DOUMANHOUN