Le projet de budget général de l’Etat exercice 2018 est déjà, depuis quelques jours, en examen pour adoption à l’Assemblée nationale. Mais le montant alloué à l’achat des produits contraceptifs…

Porter à 250 millions le budget alloué à l’achat des produits contraceptifs d’ici 2018 : Le gouvernement n’a pas respecté son engagement !

Porter à 250 millions le budget alloué à l’achat des produits contraceptifs d’ici 2018 : Le gouvernement n’a pas respecté son engagement !

Le projet de budget général de l’Etat exercice 2018 est déjà, depuis quelques jours, en examen pour adoption à l’Assemblée nationale. Mais le montant alloué à l’achat des produits contraceptifs est malheureusement encore loin d’atteindre la barrière des 250 millions de francs Cfa. Un engagement pourtant pris par le gouvernement béninois à la face du monde à la Conférence d’Addis Abeba en Novembre 2013. Une mauvaise foi du gouvernement ou une volonté affichée de ne pas garantir la disponibilité et l’accès de tous auxdits produits…

« Quelque chose est inscrite à ce sujet dans le budget mais nous n’avons pas pu sécuriser comme on le voulait. Nous n’avons pas pu mettre cela sur la ligne médicament du ministère de la santé. On a fait le plaidoyer. Même si les 250 millions de Fcfa n’ont pas été atteints, il y a une hausse quand même », a confié Dr Gaston Ahounou, Chef service planification familiale de la Dsme/Ministère de la santé. C’est clair que le gouvernement béninois vient faillir à son propre engagement qu’est d’augmenter le montant alloué aux achats des produits contraceptifs qui tournait, selon Dr Gaston Ahounou, autour de 100 millions de Fcfa alors qu’on aurait franchi la barrière de 200 millions de francs Cfa en 2015. Face au fait, il importe de se demander si le gouvernement béninois accorde-t-il réellement du prix à l’espacement des naissances, à une maternité responsable ? Cependant, il y a quelques semaines seulement alors que les budgets des départements ministériels étaient encore en élaboration, le Chef service/PF de la Dsme/MS, Dr Ahounou se disait confiant quant au respect de cet engagement pris par l’Etat béninois à Addis-Abéba. « C’est une question de ligne budgétaire. Si cela est inscrit dans le budget de l’année prochaine, le montant sera alloué aux achats des produits contraceptifs. En tout cas, au niveau du Ministère de la santé, on espère que cette  action sera inscrite dans le budget du département ministériel. Nous avons mené également des actions à l’endroit du Ministère du développement qui joue un rôle important dans l’élaboration du budget global de l’Etat à ce sujet. Nous avons fait le plaidoyer avec les bailleurs qui nous ont rassurés qu’il suffit juste que le Ministère de la santé l’inscrive dans son budget et ils accompagneront », avait-il rassuré. Entre autres actions menées pour  réviser à la hausse ce montant, Dr Ahounou évoquait également la sécurisation de la ligne d’achats des produits contraceptifs, désormais sur la ligne médicament du ministère de la santé. Chose curieuse, le défi est loin d’être relevé puisque ni la ligne d’achats des produits contraceptifs n’a pu être sécurisée sur la ligne médicament du ministère de la santé ni le montant de 250 millions de Fcfa n’a pu être inscrit dans le budget général de l’Etat exercice 2018. S’engageant en 2018 à quitter  le statut du faible taux de la prévalence contraceptive de la sous-région (8%) à un taux supérieur de 20% en 2018, le Bénin reste l’un des rares pays de la sous-région encore à la traine en ce qui concerne la Planification familiale. Etant donné que le fait d’augmenter à 250 millions de Fcfa, le montant consacré à l’achat des produits contraceptifs est l’une des mesures incontournables pour parvenir au but, le taux de prévalence contraceptive continue d’osciller entre 12 et 12,5%. Cependant, le Bénin continue de prendre de nouveaux engagements sans avoir respecté ceux pris par le passé.

10% d’augmentation par an : nouvel engagement pris à Londres…

Signataire de la déclaration d’engagements régionaux des pays du Partenariat de Ouagadougou (PO) au sommet de Londres pour la Planification familiale, le Bénin s’est engagé le 11 juillet 2017, à l’instar des huit (08) autres pays du PO, à sécuriser et augmenter d’au moins 10% par an, la part contributive du gouvernement dans le budget alloué à l’achat des produits contraceptifs. Le Bénin s’est également engagé à mettre en place une approche inclusive de mobilisation de ressources impliquant les collectivités territoriales décentralisées afin de garantir la redevabilité vis-à-vis du financement de la santé de la population. Un nouvel engagement pris par le Bénin qui devra d’une manière ou d’une autre solutionner les préoccupations liées à l’offre, l’accessibilité, la disponibilité des produits contraceptifs. La planification familiale occupant une place importante dans la marche vers le développement et surtout dans la réalisation du dividende démographique, le Bénin a-t-il compris la nécessité d’en faire une priorité ? Le Bénin va-t-il honorer ce nouvel engagement pris ? Difficile de répondre et les mois à venir nous édifieront davantage.

Aziz BADAROU