Au congrès du Parti du renouveau démocratique, une rumeur persistante s’est confirmée. Patrice Talon et ses alliés entreprennent de créer un parti unique. Il en découle naturellement que Bruno Amoussou et Adrien Houngbédji, se croisent à nouveau.
Ce n’est pas la première fois depuis l’avènement du renouveau démocratique que l’idée de rassemblement et d’unification a germé dans la tête des chefs des partis politiques. En cette matière, le Bénin a connu plusieurs expériences. L’appel de Goho de Nicéphore Soglo qui appelait tous ses soutiens à adhérer à la Renaissance du Bénin. L’Ubf de Bruno Amoussou, L’Abn de Bruno Amoussou, L’Adema de Bruno Amoussou, et dernièrement l’Union fait la nation de toutes forces politiques représentatives du Sud. Toutes ces expériences n’ont pas abouti. Les fruits n’ont pas tenu la promesse des fleurs.Les raisons sont multiples, et multidimensionnelles. Cependant parmi elles, il y en a deux qui sont fondamentales. La guerre de leadership et la gestion des intérêts particuliers. Au cœur de ce vieux projet, on retrouve souvent deux hommes que l’histoire politique récente du Bénin, depuis 1990 à nos jours refuse de dissocier. C’est depuis la maternité d’Aplahoué dans le Couffo où ils sont nés par pur hasard qu’ils ne cessent de se poursuivre, de se rattraper, de se séparer, de se rattraper à nouveau, et de se séparer encore. Au lendemain de la conférence nationale, à l’issue des élections législatives de 1991, Adrien Houngbédji devient président de l’Assemblée nationale, et Ange- Marie Bruno Amoussou premier vice-président. La cohabitation n’a pu être apaisée jusqu’à la fin de la législature. Faisons fie du quinquennat 1996- 2001, la présidentielle de 2001 avec le match amical Amoussou-Feu Mathieu Kérékou, après le désistement de Nicéphore Soglo et de maître Adrien Houngbédji. Un livre ne suffirait pas pour en parler. En 2011, pour empêcher Boni Yayi de rempiler, ce qui n’a pas marché, Bruno Amoussou et Adrien Houngbédji se sont entendus autour d’une expérience inédite. L’Union fait la nation. Cette circonstancielle entente n’était due en fait qu’à la forclusion d’Amoussou pour que Houngbédji accepte qu’il dirige la grande alliance lui s’étant déjà retrouvé au palais de la Marina. On connait la suite. Voilà qu’aujourd’hui Patrice Talon parvient peu à peu à faire passer à l’Assemblée nationale les réformes du système partisan. Puis projette avec détermination à créer un grand parti politique de la mouvance présidentielle. Amoussou est l’un des cerveaux pensant de cette initiative. Adrien Houngbédji le sait. C’est pour ça qu’il clame haut et fort que son parti est le plus grand du pays en nombre d’électeurs, en effectif des élus et en tout. C’est la direction du prochain parti le GPU qu’il revendique indirectement. Le renard de Djakotomey qui n’est pas dupe va-t-il se laisser faire?
Worou Boro