L’ancien député Séfou Fagbohoun, président du Mouvement africain pour la démocratie et le progrès (Madep), ne jouit plus de sa totale liberté d’aller et venir. Il est placé sous contrôle judiciaire, depuis ce lundi 16 avril, par le juge des libertés et de la détention du tribunal de première instance de deuxième classe de Pobé qui l’a écouté dans une procédure relative à une affaire domaniale.
Le litige l’oppose à une partie de la population du village Gbahouété dans la commune d’Adja-Ouèrè. Le richissime homme d’affaires est rentré chez lui après l’audition par le juge, mais ses mouvements seront désormais contrôlés comme l’exige une mesure de contrôle judiciaire.
Séfou Fagbohoun était attendu devant le juge depuis plusieurs mois pour donner sa version des faits sur le dossier. Mais il n’avait pas jusque-là fait signe de vie. Ce qui avait obligé le procureur de la République près le tribunal de première classe de deuxième classe de Pobè à lancer, en juin puis en juillet 2017, deux avis de recherche contre lui et contre l’ancien maire de Sakété, Raliou Arinloyé également cité dans cette affaire. Ce dernier va se rendre par la suite. Raliou Arinloyé sera arrêté le 29 août 2017 et mis sous mandat de dépôt le jeudi 31 août 2017 dans ce dossier d’escroquerie foncière présumée. L’ancien maire de Sakété bénéficiera en novembre 2017 d’une liberté provisoire pour sortir de la prison civile de Porto-Novo. Mais pendant ce temps, Séfou Fagbohoun n’a jamais daigné répondre à la convocation du juge d’instruction en charge du dossier. Il serait hors du territoire national. Mais le dossier a évolué depuis hier avec sa présentation au tribunal où il a donné sa part de vérité.
Il faut signaler que cette affaire de litige domanial date de 2002. Elle porte sur un domaine de plusieurs centaines d’hectares que Séfou Fagbohoun aurait acquis auprès des populations de Gbahouété sous l’administration de Raliou Arinloyé, alors sous-préfet d’Adja-Ouèrè. La même affaire a rattrapé le successeur de Raliou Arinloyé, l’ex-maire d’Adja-Ouèrè, Djima Fachola qui avait été aussi arrêté et mis sous mandat de dépôt le 1er septembre 2014
Thibaud C. NAGNONHOU, A/R Ouémé-Plateau