Le Bénin, à l’instar de la communauté internationale, a célébré, ce mercredi 25 avril, la onzième édition de la Journée mondiale de lutte contre le paludisme. Les manifestations officielles ont eu lieu dans la commune d’Adjohoun, en présence de tous les acteurs engagés dans la lutte contre cette maladie qui fait plus de ravage dans les rangs des enfants de moins de 5 ans et des femmes enceintes.
« Prêts à vaincre le paludisme », c’est le thème de la onzième journée mondiale de lutte contre le paludisme commémorée, ce mercredi 25 avril, dans le monde entier. Au Bénin, les manifestations officielles ont eu lieu dans la commune d’Adjohoun, après Parakou en 2017.
Pour le directeur de cabinet du ministre de la Santé, Dr Lucien Toko, représentant l’autorité ministérielle, ce thème plein d’engagement est évocateur, car il interpelle la conscience des uns et les autres, des plus hauts décideurs jusqu’au citoyen lambda. Tout le monde devra donc se mobiliser pour accompagner les efforts à faire afin que le paludisme ne soit plus un problème majeur de santé publique. Selon lui, ce thème est en réalité un cri d’appel que l’Organisation mondiale de la Santé (Oms) lance à toute la communauté internationale dans la mutualisation des énergies pour arriver à bout de cette pandémie qui fait plus de ravage dans les rangs des enfants de moins de cinq ans et des femmes enceintes. Cette affection constitue, à en croire le représentant du ministre de la Santé, un fardeau additionnel lourd pour les services de santé. Il n’occulte pas les énormes conséquences économiques de cette maladie au niveau des familles affectées.
Le ministère de la Santé est bien conscient de l’enjeu de cette maladie. Il entend, à cet effet, poursuivre ses efforts en renforçant davantage le partenariat autour de ces approches en vue de combler les attentes de l’Oms, assure Dr Lucien Toko. Il remercie les partenaires techniques et financiers qui ne cessent d’accompagner le Bénin dans la lutte contre ce fléau à travers notamment la mise à disposition du pays des médicaments de qualité tels que les Cta, les Tests de diagnostic rapide (Tdr), les Moustiquaires imprégnées d’insecticides à longue durée d’action (Miild) et autres moyens non moins importants. Le jeu en valait vraiment la peine au regard du ravage de cette maladie au Bénin, note le directeur de cabinet du ministre de la Santé.
Statistiques alarmantes
A en croire Dr Lucien Toko, le paludisme demeure, selon les statistiques du ministère de la santé en 2016, la première cause de recours aux soins dans les formations sanitaires, notamment en matière de consultations et d’hospitalisation. Cette affection représente respectivement 42,8 % et 52,3% pour les nouvelles consultations et les nouvelles hospitalisations. Mieux, 14,9 % des cas de décès enregistrés au Bénin en 2016 sont dus au paludisme. Ces statistiques alarmantes du ministère de la Santé seront complétées par le représentant du représentant résident de l’Oms au Bénin, Dr Télesphore Houansou. A l’en croire, il y a eu plus de 216 millions de cas de paludisme dans 91 pays dans le monde en 2016 dont 445 000 personnes en sont mortes contre 211 millions en 2015 dont 446 000 décès, selon les estimations de l’Oms. Les enfants de moins de cinq ans sont particulièrement les plus touchés par cette maladie qui tue un enfant toutes les deux minutes, renseigne Dr Télesphore Houansou. « Le rythme actuel est insuffisant pour atteindre les étapes énoncées pour 2020 dans la Stratégie technique mondiale de l’Oms de lutte contre le paludisme 2016-2030, plus précisément, les cibles demandant une baisse de 40 % de l’incidence des cas et des taux de mortalité dus au paludisme », regrette le représentant du représentant résident de l’Oms au Bénin. C’est pourquoi, Dr Télesphore Houansou salue le thème retenu par l’Oms cette année. Lequel thème souligne, selon lui, l’énergie et l’engagement collectifs de la communauté internationale pour s’unir autour du but commun d’un monde sans paludisme. Ce qui appelle, au niveau de l’Oms, à la poursuite de certaines mesures urgentes pour remettre sur les rails, cette lutte mondiale contre le paludisme, insiste le fonctionnaire onusien.
Dans la même veine, le représentant du préfet de l’Ouémé, Jean-Baptiste Akpamagbo remercie le gouvernement et l’Oms pour le choix porté sur le département en général et la commune d’Adjohoun en particulier pour abriter les manifestations officielles de cette journée.
Le maire d’Adjohoun, Léon Bokovè plaide, pour sa part, pour le renforcement de l’effectif du personnel sanitaire déployé dans cette commune qui regorge de plusieurs formations sanitaires publiques mais non opérationnelles pour défaut d’agents.