(Un acte stratégique du député qui discrédite la lutte contre la corruption) Les dessous de l’échec de l’amendement de la Constitution béninoise à l’Assemblée nationale continuent d’alimenter les débats. Et…

Par son vote favorable pour l’amendement de la Constitution : Atao a révélé ce pourquoi il est en prison, selon Iréné Agossa

Par son vote favorable pour l’amendement de la Constitution : Atao a révélé ce pourquoi il est en prison, selon Iréné Agossa

(Un acte stratégique du député qui discrédite la lutte contre la corruption)
Les dessous de l’échec de l’amendement de la Constitution béninoise à l’Assemblée nationale continuent d’alimenter les débats. Et le fait qui retient davantage les attentions reste le vote favorable du député Atao Hinnouho alors qu’il y a quelques mois seulement, ce dernier (désormais en prison) avait voté contre la révision de la Constitution. Un vote qu’il avait d’ailleurs assumé en toute conscience, selon ses déclarations. Si, pour beaucoup, il s’agit d’un acte de trahison de l’honorable Atao Hinnouho, le président du parti “Le Nationaliste“, Iréné Agossa pense que le député a bien joué en révélant, par ce vote favorable, ce pourquoi, il est en prison…

A en croire l’ancien Directeur général de la Sonacop et membre de l’opposition politique, Iréné Agossa, dans son intervention sur une émission radio, le fait que les députés de la majorité présidentielle aillent négocier le vote du député Atao en prison laisse transparaître simplement les vrais dessous de l’affaire « faux médicaments ». Pour être plus précis, Atao Hinnouho a été incarcéré sans qu’on ait levé son immunité, selon lui, dans le but de priver la minorité parlementaire de sa voix. « C’est clair qu’il est très utile pour eux malgré tout ce qu’ils ont dit contre lui.  S’ils ont dit tout ça et qu’il devient très important alors, où se trouve la crédibilité de tout ce qu’on a dit sur lui » a-t-il affirmé. Loin d’être perçu comme un acte de trahison de la part du député, Iréné Agossa estime que Atao Hinnouho a plutôt posé un acte politique intelligent et stratégique. « L’honorable Atao a bien joué, pour montrer en réalité ce pourquoi il est en prison. C’est clair aujourd’hui…Il a été malin et moi, en politique, je pense qu’il a bien joué. C’est pourquoi je vous dis quand vous croyez que quelqu’un est bête, vous êtes le plus bête. Il a révélé à tout le monde que c’est pour ça qu’il est allé en prison et qu’en réalité, il n’en est pour rien et qu’on doit le libérer et les électeurs de sa circonscription doivent être fiers de ce député… il a eu un comportement politique très intelligent, facile à soutenir et cohérent et c’est ceux qui l’ont mis-là qui sont incapables de justifier son vote dans leur camp », poursuit-il avant de démontrer que la lutte contre l’impunité, la corruption au Bénin est encore loin d’être ce qu’elle devrait être.

Le vote d’Atao discrédite la lutte contre la corruption…

« La procédure par laquelle ils ont eu la majorité discrédite la lutte contre la corruption », reconnaît Iréné Agossa pour qui, le pouvoir exécutif pose des actes qui peuvent permettre de remettre en cause cette lutte au moment où il le prône. «Le peuple n’est pas bête, le peuple suit convenablement et le peuple comprend. Le plus bête de ce monde, c’est celui qui croit que les autres sont bêtes… L’honorable Atao Hinnouho, s’il est honorable et il est prison, c’est qu’il y a une violation. On ne lui a pas levé l’immunité, il est en prison…Dans un pays sérieux comme la France, n’importe quel pays démocratique, vous allez voir ça ? Et vous croyez qu’on nous prend au sérieux dehors. Deuxièmement, celui qui a été accusé par le camp gouvernemental, par le Président de la République qui s’est intéressé au dossier, qui a dit qu’il a fait des investigations sur les questions de faux médicaments devant tout le monde pour dire qu’il a les preuves que c’est une mafia. On a dit partout dans les journaux qu’il est le gang le plus fort de la mafia, que c’est lui qui gère les faux médicaments, qui a empoisonné tout le monde dans le pays. On l’a mis en prison du fait que selon eux, la faute est grave malgré qu’on ne lui ait pas levé l’immunité. Si, on était dans un pays sérieux, s’il était même dans leur groupe, ils allaient l’exclure en attendant que la justice ne dise ce qui s’est passé réellement et le blanchir. Ils devraient se passer de son vote d’abord même s’il était de leur camp puisque c’est eux-mêmes qui l’ont accusé…Mieux, le monsieur est de l’opposition, de la minorité mais on a été négocié sa voix pour qu’il donne procuration à une autre personne. En principe, dès aujourd’hui (lundi), Atao devrait être dehors. Parce que cet acte le blanchit.  Ça veut dire que tout ce qu’on disait, c’était pour qu’il puisse voter simplement de leur côté. Ça veut dire que si tu commets des meurtres dans ce pays aujourd’hui, si tu commets n’importe quoi, pour t’en sortir, il suffit que tu votes, il suffit que tu sois du côté du pouvoir, c’est ce que nous disons. Pour qu’ils soient cohérents et que nous comprenons, ils doivent faire sortir Atao dès le lendemain » a déploré le nationaliste. Une réaction qui vient conforter les déclarations selon lesquelles, le gouvernement de la Rupture mènerait une lutte sélective ou ciblée contre l’impunité, la corruption. En tout cas, pour Iréné Agossa, l’opposition n’en veut pas à Atao Hinnouho pour cet acte mais, il n’exclut pas que certains, dans leur réaction émotive, parlent de trahison. En réalité, ce n’est pas de la trahison mais un acte stratégique, selon lui. Il s’est, par ailleurs, inquiété pour l’image du Bénin dans ce dossier. « Vous pensez que la représentation diplomatique dans notre pays n’est pas informée ? Vous pensez que nos partenaires économiques, financiers ne sont pas informés ? Tout le monde suit ce qui se passe au Bénin » s’est-il désolé.

Aziz BADAROU