L’Union Nationale des Scolaires et Étudiants du Bénin (Unseb) a annoncé, pour ce mardi 28 août, une marche de protestation sur la Direction des bourses et secours universitaires (Dbsu). L’organisation…

Retard dans le paiement des allocations universitaires : Les étudiants menacent, la Dbsu apaise et explique

Retard dans le paiement des allocations universitaires : Les étudiants menacent, la Dbsu apaise et explique

L’Union Nationale des Scolaires et Étudiants du Bénin (Unseb) a annoncé, pour ce mardi 28 août, une marche de protestation sur la Direction des bourses et secours universitaires (Dbsu). L’organisation estudiantine dénonce non seulement le retard dans le payement des allocations universitaires ces dernières années, mais aussi la volonté manifeste des dirigeants actuels de fermer les portes des universités publiques ‘’aux enfants des pauvres’’. Dans un communiqué, l’Unseb fustige des mesures qui aboutissent à la suppression des allocations universitaires et leur détournement par les autorités en charge de leur gestion, la privatisation des œuvres universitaires et sociales, l’augmentation des frais d’inscription et de formation. Ladite marche a pour objectif, selon Damien Degbe, Sg Unseb de « dénoncer et d’exiger le paiement et la rétrocession des frais d’allocations universitaires et de soutenance en situation de détournement depuis quelques années ».
Le Dbsu Maxime Moïse Agbodande, dans son intervention sur la télévision Canal3, a signifié que le retard constaté généralement dans le paiement des allocations ne dépend pas de la direction. « Ce retard est conjoncturel et se justifie entre autres par les mouvements de grèves des étudiants dont les responsables sont venus, à plusieurs reprises, à la Dbsu pour empêcher le bon déroulement des opérations de réception des dossiers de demande d’allocations universitaires. Ils ont molesté systématiquement tous leurs camarades venus pour le dépôt des dossiers, détruit ou déchiré constamment nos affiches qui indiquent les pièces constitutives des dossiers et brisé par moments nos baies vitrées », a-t-il expliqué. Ces situations, selon Maxime Moïse Agbodandé, ont paralysé la Dbsu pendant plusieurs semaines et entrainé le retard dans le traitement des dossiers de demande d’allocations universitaires, lequel traitement devrait, après avis de la commission nationale des bourses et aides universitaires, aboutir à la transmission des états de paiement à la Direction générale des bourses. L’autre raison, selon lui, se trouve au niveau des banques qui, suite à la réforme de bancarisation démonopolisée, sont devenues des acteurs à part entière du système d’octroi des allocations universitaires. « Ces causes sont notamment par les numéros de compte erronés communiqués par les étudiants eux-mêmes, les doublons, l’emprunt des Rib d’autrui par certains étudiants », a-t-il dit. Eu égard à ces facteurs indépendants de la Dbsu, le Dg Maxime Moïse Agbodandé a exhorté l’Unseb à mettre de l’eau dans son vin.

Union Nationale des Scolaires et Etudiants du Bénin (UNSEB)
Appel à manifestation
Aux étudiants de l’UAC ;
Aux nouveaux bacheliers

Camarades, le Bureau Exécutif National de l’UNSEB vous invite à la marche de protestation du mardi 28 août 2018 sur la Direction des Bourses et Secours Universitaires (DBSU). Cette marche conjointement organisée par l’UNSEB-UAC et l’ONG « La voix des étudiants » a pour objectif de dénoncer et d’exiger le paiement et la rétrocession des frais d’allocations universitaires et de soutenance en situation de détournement depuis quelques années.
En effet, point n’est besoin de démontrer par ici la volonté manifeste des dirigeants actuels de notre pays à fermer les portes des universités publiques aux enfants des parents pauvres. Des mesures aboutissant à la suppression des allocations universitaires et leurs détournements par les autorités en charge de leur gestion, la privatisation des œuvres universitaires et sociales, l’augmentation des frais d’inscription et de formation sont illustratives de cette volonté des dirigeants de notre pays à garantir le savoir scientifique uniquement aux plus riches.
Par ailleurs, qu’il nous souvienne qu’il y a quelques mois, vous aviez confiés les charges de la première représentation du mouvement étudiants à votre organisation qu’est l’UNSEB. C’est donc en ces moments de manifestations d’intérêt général que vous devez prouver aux dirigeants de l’UNSEB votre degré d’engagement à leurs côtés. Car, le combat pour l’amélioration de nos conditions de vie et d’étude ne peut être gagné sans votre engagement quel que soit la bonne volonté des responsables. C’est pourquoi, la Direction du BEN/UNSEB vous invite à participer massivement à la grande marche du mardi 28 août 2018 en brisant toutes les manœuvres d’intimidation qu’entretiennent certaines organisations ayant perdu leur crédibilité et leur sens de responsabilité. Tous au rendez-vous du mardi 28 août à partir de 07h au grand portail de l’UAC.
Cotonou, le 25 août 2018
Pour le BEN/UNSEB
Le Secrétaire Général,
Damien DEGBE

Maxime Moïse Agbodande, DBSU : « Le retard est structurel et ne dépend pas de la Direction des bourses et secours universitaires »
Les arriérés d’allocation d’études universitaires sont une situation que nous avons héritée. La plupart des dossiers y relatifs datent de 2015, 2014, 2013, 2012 et même de 2011. La ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, le professeur Marie Odile Attanasso, s’est personnellement investie dans la gestion desdits dossiers et une partie des arriérés a été épongée. Les étudiants concernés par les listes N°4, 5, 10, 11, 13 et 15 de 2015 ont été payées. Dans la dernière semaine du mois de juillet et dans la première semaine du mois d’août 2018, ils ont tous, sans exception, constaté le virement des arriérés sur leurs comptes bancaires respectifs. Le reste des arriérés qui date de 2011, 2012, 2013 et 2014, et dont l’incidence finance financière est évaluée à plus 600 millions de Fcfa, fait actuellement l’objet d’une profonde réflexion au niveau du ministère de l’économie et des finances. Ceci indique clairement que les cadres du Mesrs et ceux du ministère de l’économie et des finances sont préoccupés par cette situation.

Il y a des informations selon lesquelles les dossiers selon ces arriérés ne sont plus à la Direction des bourses et secours universitaires.
Ces dossiers ne sont plus à la Direction des bourses et secours universitaires. Un point a été fait et est transmis au ministère de l’économie et des finances.

Parlons maintenant des allocations en retard pour cette année. Comment en est-on arrivé là ?
C’est vrai qu’il y a de retard dans le payement des allocations d’études universitaires. Ce retard est conjoncturel et se justifie, entre autres, par les mouvements de grèves des étudiants dont les responsables sont venus, à plusieurs reprises, à la Dbsu pour empêcher le bon déroulement des opérations de réceptions des dossiers de demande d’allocations universitaires. Ils ont molesté systématiquement tous leurs camarades venus pour le dépôt des dossiers, détruit ou déchiré constamment nos affiches qui indiquent les pièces constitutives des dossiers et brisé par moment nos baies vitrées. Ces situations dommageables ont paralysé la Dbsu pendant plusieurs semaines et ont entraîné le retard dans le traitement des dossiers de demande d’allocations universitaires, lequel traitement devrait, après avis de la commission nationale des bourses et aides universitaires, aboutir à la transmission des états de paiement à la Direction générale des bourses. Une autre cause de retard existe et se trouve au niveau des banques qui, suite à la réforme de bancarisation démonopolisée, sont devenues des acteurs à part entière du système d’octroi allocations d’études universitaires. Ces causes se traduisent notamment par les numéros de compte erronés communiqués par les étudiants eux-mêmes, les doublons, l’emprunt des Rib d’autrui par certains étudiants. Le cas d’une étudiante dont nous avons la demande en est une preuve. Elle a, dans un premier temps, fourni le Rib, d’un de ses parents, et après virement des bourses, elle a certainement constaté qu’il y a de problème pour entrer véritablement en possession de sa bourse. Elle s’est alors retournée à la Dbsu pour procéder à une rectification de numéro de compte. La rectification a été faite. Mais cela va-t-il être facile de procéder à la même rectification au niveau des autres acteurs, notamment au niveau de la Dgb, de la Dgtct et des banques ? L’autre cause du retard que je n’ai pas encore énumérée, c’est que les inscriptions des étudiants dans les Universités nationales commencent avec beaucoup de retard. La rentrée académique est effective en octobre. Mais, c’est généralement en Janvier ou en février que les inscriptions démarrent. Ce qui fait que les étudiants n’arrivent avoir la fiche de préinscription validée qui est une pièce constitutive capitale au fondamental d’un dossier de demande d’allocations d’études universitaires. Vous comprenez que le retard est alors structurel et ne dépend pas de la Direction des bourses et secours universitaires.

Où en sommes-nous maintenant ?
Nous avons des approches de solution. La solution à court terme est de délocaliser l’une des prochaines sessions de la commission nationale des bourses, secours et aides universitaires. La première délocalisation a eu lieu l’année dernière et s’est déroulée du 23 au 27 octobre 2017. Elle a été une expérience concluante, car elle nous a permis de traiter en 5 jours un peu plus de 9000 dossiers. La même expérience va être répétée cette année et aura lieu probablement en septembre, ce qui va nous permettre de traiter en quelques jours tous les dossiers au titre de 2017-2018.

Une fois que les dossiers seront traités, à quel moment les bourses seront-elles payées ?
La Dbsu n’est pas le seul acteur dans le processus de paiement des allocations universitaires. Il y a d’autres acteurs. Si nous maîtrisons parfaitement la durée du traitement des dossiers à notre niveau, vous comprenez qu’il n’est pas évident que nous maîtrisions la durée au niveau des autres acteurs. Ce que je sais, c’est que, lorsque le processus démarre, il faut un mois et demi à 2 mois pour que les étudiants constatent effectivement les allocations universitaires sur leurs comptes bancaires.

Pourquoi n’allez-vous pas vers les responsables étudiants pour leur expliquer les démarches que vous entreprenez ?
Nous avons été toujours dans une démarche de concertation avec les responsables des étudiants. La preuve est que le 17 août dernier, nous avons eu, avec les responsables de la Fneb et de l’Uneb une concertation sur les difficultés que nous rencontrons dans le traitement des dossiers. il est question de la transmission avec retard des procès-verbaux des résultats académiques. Par exemple, à l’heure où nous parlons, il y a des établissements qui restent devoir nous transmettre les procès-verbaux des résultats académiques de 2016-2017. Quel est alors l’utilité des procès-verbaux des résultats académiques dans le traitement des dossiers ? Ce sont des documents qui nous aident à vérifier les critères de passage en année supérieure en ce qui concerne les renouvellements et rétablissements d’allocations universitaires. Sans ces procès-verbaux, on ne peut pas vérifier ces critères. Il s’agit d’un outil de travail indispensable pour nous dans le traitement des dossiers à la Dbsu.

Nous avons appris que la Dbsu devrait introduire la mensualisation des bourses et secours universitaires ? Où en est-on par rapport à cette mesure ?
La mensualisation est une réalité. Contrairement au passé où les étudiants sont payés une ou deux fois au plus par an, ils sont désormais payés en moyenne 7 fois par an. Cela veut dire que, lorsque le retard est rattrapé, les 4 ou 5 mois d’arriérés sont remboursés. Le reste du paiement des bourses est mensuel. Donc, la mensualisation est une réalité aujourd’hui. Il y a des étudiants qui bénéficient de cette mensualisation.

Un appel à lancer à l’endroit des étudiants
Je voudrais inviter les responsables de l’Unseb à bien vouloir abandonner la voie de la violence, à se conduire comme leurs camarades de la Fneb et de l’Uneb qui n’hésitent pas à se rapprocher de la Dbsu, de la Dgb et même des banques pour avoir les informations crédibles et réelles. Je voudrais, pour finir, inviter tous les étudiants à ne pas se laisser distraire par quelques étudiants qui font de la récupération et qui demandent à leur tour de cotiser.
Propos transcris par Patrice SOKEGBE

27-08-2018, Patrice SOKEGBE