A Cotonou, la polémique engendrée par l’étude au parlement d’un nouveau code électoral, a pris fin ce 04 Septembre 2018, avec l’adoption à l’unanimité des députés présents, des 397 articles du document. Un grand soulagement et une satisfaction pour plusieurs députés de la majorité, qui estiment que le Bénin vient d’ouvrir une nouvelle page de son histoire démocratique. Ce nouveau code, arrimé à la charte des partis politiques va contribuer à l’assainissement du système partisan au Bénin, selon un analyste politique proche de l’opposition.
Dans les états-majors, les acteurs politiques sont tous unanimes sur le sujet. Les partis politiques et le commerce autour de ces clubs électoraux, constituent le véritable problème du Bénin. Avec plus de 250 partis politiques, le pays peine à aller au développement. Depuis la conférence nationale de 1990, la plupart des chefs d’Etat sont pris en otage par la classe politique, qui use de chantage et diverses manœuvres pour positionner des profanes dans des secteurs clés, et ralentissement l’économie, ouvrant la voie à la corruption et à la gabegie.
Le nouveau code électoral a le mérite d’éviter la banalisation de la chose politique, et met fin au nomadisme politique. Il contraint également les acteurs politiques à évoluer en association, tout comme la charte des partis politiques adopté. Un analyste politique interrogé à Cotonou, salue la démarche des députés qui ont d’ailleurs adopté à l’unanimité ce code. C’est la preuve selon lui, que le consensus est revenu, et cela est de nature à baisser la tension sociale. “L’adoption de ce code écarte aussi la suspicion et laisse entrevoir au Bénin des élections paisibles et sans grande contestation”, a t-il clarifié.
En effet plusieurs dispositions de ce code avaient été jugées discriminatoires par les députés de l’opposition. Certains parlementaires proches de la majorité présidentielle, sont allés dans le même sens pour nettoyer ce code de toutes impuretés. Ainsi une décision critiquée concernant le statut des anciens chefs d’Etat a été effacée, suite aux discussions engagées par la majorité parlementaire. En outre, de nouvelles innovations, visant la transparence et l’amélioration de la gouvernance sont à noter, à la satisfaction générale.
Aujourd’hui place est faite à la compétition. A six mois des élections chaque camp affûte ces armes. Après les rudes débats et discussions sur les conditions de participation à ces élections, la classe politique s’affaire désormais autour des grands blocs qui se constituent. Pour l’instant, la balance penche du côté de la mouvance présidentielle qui part avec quatre grands regroupements contre un seul pour l’opposition.
Daniel TOGNANDAN