Depuis son installation le 06 avril 2016, le régime du Nouveau Départ, en dehors de son programme officiel d’actions dénommé PAG -Bénin révélé semble avoir un autre programme qu’il exécute plus diligemment et plus minutieusement. Ce programme qui semble être le vrai, pourrait s’intituler, le PAK: Programme Anti Komi qui focalise même plus d’attention et mobilise plus d’énergie que le PAG.
Pour permettre aux lecteurs de se faire une opinion des relations entre cet ancien ministre des derniers gouvernements du Président Boni YAYI et le nouveau régime installé au Bénin depuis le 06 avril 2016, nous nous sommes ouvert aux archives afin de retracer le chemin de croix de l’ex argentier dont la grande majorité des béninois n’ont que quelque échos parcellaire. Révélations de quelques faits majeurs d’un parcours d’opposant opprimé.
Acte 1: Du retrait de la candidature de Komi KOUTCHE au poste d’Administrateur de la Banque Africaine de Développement (BAD) par le Président Patrice Talon
Alors qu’il quittait le poste de Ministre de l’Economie et des Finances à la fin du régime du Président Boni YAYI, Komi KOUTCHE était pressenti au poste d’Administrateur de la BAD auquel sa candidature avait été déjà retenue. Un poste que le Benin n’avait jamais occupé depuis la création de cette institution panafricaine et qui lui revenait de droit selon un accord conclu entre les Etats membres en 2012.
Dès l’arrivée de Patrice Talon au pouvoir, cette candidature a été purement et simplement retirée. Et ceci sans raison.
Mais ce n’est pas tout. Au lieu de promouvoir un autre béninois, le gouvernement de la rupture fait profiter ce retrait de la candidature de Komi KOUTCHE à une gabonaise.
En dépit des moyens et autres lobbyings en sa possession et capables de lui assurer une résistance à cette première injustice, Komi KOUTCHE décide de se retirer de tout pour poursuivre ses études aux Etats-Unis.
Mais cela n’a pas suffi à rassurer le pouvoir de Patrice TALON et les actes suivants du puzzle vous édifieront.
Acte 2: La saison des affaires fabriquées
L’homme dont le nom a le plus été évoqué au cours de des dernières années, aussi bien lors des délibérations de la chambre d’accusation qu’est devenu le conseil des ministres que sur les plateformes des réseaux sociaux est bien Komi KOUTCHE. Et ce n’est jamais pour appeler au souvenir des béninois, les bonnes actions qu’il a pu poser aux différentes positions qu’il a occupées mais pour plutôt comme le porteur de tous péchés présumés de l’ancien régime.
Acte 2- Scène 1: Les concours frauduleux
L’un des plus agités des premières heures de la rupture, ce dossier serait même une des promesses du pouvoir à certains présumés adversaires politiques locaux de Komi KOUTCHE sur le terrain.
Mais le saviez-vous? Le parquet qui se révèle aux ordres et comme un instrument de répression par excellence du régime contre ses opposants, a conduit les enquêtes mais nulle part, l’implication de Komi KOUTCHE n’a pu être établie. Bien au contraire, des éléments du dossier révèlent qu’en tant que demandeur du recrutement, il avait suffisamment prévenu et attiré l’attention sur les risques que ce recrutement comportait si les changements qui étaient en cours au niveau de la douane n’était pas pris en compte. Alors le parquet conclut à la non implication de Komi KOUTCHE.
Acte 2 – Scène 2: Le cotongate présumé
Ministre de l’Economie et des Finances qu’il était au moment de l’une des trois campagnes cotonnières concernées, Komi KOUTCHE n’a été qu’en position de facilitateur entre les structures de gestion de la campagne et la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD) qui agissait comme arrangeur financier. Pourtant son nom aura été celui qui a été le plus cité dans cette affaire que d’ailleurs certains soutiens du régime continuent de brandir comme trophée sans prendre le soin de s’informer des derniers développements. Mais la vérité est que le même parquet bien qu’aux ordres, n’a pu établir ni sa responsabilité ni celle de ses ex collaborateurs du ministère des finances dont les noms avaient été évoqués dans le communiqué du conseil des ministres ayant connu du dossier.
Et pour preuve, le Directeur de Cabinet du ministère des finances, celui-là même qui était le président du comité du ministère des finances et qui s’occupait des dossiers du coton, est toujours en poste. Mieux, aucun autre agent dudit ministère n’a été interpellé pour le dossier coton.
Acte 2 – Scène 3: Fouilles archéologiques dans 10 ans de vie du FNM…
Visiblement certains esprits malins qui ont conseillé ces cabales contre Komi KOUTCHE au Président Patrice TALON ont réussit à avoir une grande influence sur lui. Car au début des manœuvres par exemple dans le dossier FNM, il aurait plutôt demandé de laisser tomber toute tentative d’acharnement.
67 milliards avaient été annoncés, détournés dans la gestion un Fonds (FNM) dont le cumul du budget pendant les 10 ans de règne du Président Boni YAYI n’a pas atteint ce montant. Au finish, et après l’enquête judiciaire, ce que le parquet a finalement retenu et qui devrait faire objet d’instruction n’a été que de l’ordre de 775 millions mis à la charge d’une dizaine de personnes qui ont apporté toutes les preuves pour toutes les questions soulevées.
A Komi KOUTCHE, il a été demandé de justifier des mouvements de fonds de l’ordre de 311 millions de francs CFA qu’il y a eus sur ses comptes en banques entre 2013 et 2016.
Qu’il vous souvienne qu’entre 2013 et 2016, Komi KOUTCHE n’était plus au FNM mais appelé à servir au sein du Gouvernement.
Pour les besoins de l’enquête et afin d’aider la commission d’enquête judiciaire à être située sur les mouvements sur ses comptes, Komi KOUTCHE a obtenu que son assistant qui s’occupait de ses comptes apporte au parquet tous les états justificatifs des avantages qu’il était investi à percevoir en son nom et à déposer en banque au cas où il ne lui donnait pas de consignes particulières. Même les personnes chargées de l’enquête ont été toutes surprises d’une telle précaution prise par un homme qui semble être champion dans les anticipations.
Dans ce même dossier dit FNM, convoqué par le juge, Komi KOUTCHE a fait sa comparution contre toute attente et le juge n’ayant retenu aucune charge contre lui, l’a laissé retourner à ses occupations. Cette ordonnance de poursuite sans mandat a valu au juge instructeur d’être poursuivi devant le Conseil Supérieur de la Magistrature.
Aux dernières informations, une nouvelle mission d’audit serait en ce moment au FNM pour fouiller la période de 2008 à 2013. La CRIET dont les membres viennent d’être installés serait déjà préparés pour recevoir le rapport de ce nouvel audit. Toute chose qui laisse facilement deviner que la CRIET est spécialement criée pour Komi KOUTCHE puisqu’on n’a pas réussi à avoir sa peau par les tribunaux ordinaires.
Acte 2 – Scène 3: Supposé vol de 700 millions chez Komi KOUTCHE
Comme une trainée de poudre, on apprend par un bel après- midi que le pouvoir aurait introduit une demande de poursuite contre les principaux responsables des FCBE, à seulement moins d’une semaine de la création de leur parti né de la transformation de l’alliance. Toujours Komi KOUTCHE et encore lui en tête de peloton de cette liste de dirigeants du parti à inquiéter.
Mais jusque-là, on ne savait pourquoi. Patatras, tel un porte parole de la justice, Wilfrid Houngbedji annonce sur les ondes d’une radio de la place qu’il s’agirait d’une affaire de vol de 700 millions de FCFA au domicile de Komi KOUTCHE, deux ans plus tôt. Une pure nouvelle invention. En réalité, il ne s’agissait que d’un vol de 95 millions de FCFA destinés aux structures de campagne dans le département des collines pour le compte de l’élection présidentielle de 2016. L’intéressé lui même a fait initier une procédure qui a abouti à l’arrestation des auteurs et à la récupération de 92.171.000 FCFA par la brigade du milieu. L’affaire a été connue du tribunal de Savalou et définitivement jugée en avril 2016 sans qu’appel n’ait été interjeté. C’est le morceau sur lequel on demande présentement aux députés “de voter une autorisation de poursuite quitte à aboutir a un non lieu à la justice” quel cynisme! Quelle perte de temps!
Acte 2- Scène 4: Le Bénin apprend au monde comment on annule un passeport ordinaire
Mercredi 29 août 2018, alors que le Benin était dans une accalmie relative depuis plus de deux semaines malgré la faim et la misère devenues compagnons de tous les jours; et que le Président de la République lui même a commencé par prendre certains contacts qui ont fait penser aux béninois qu’il comprend enfin qu’en tant que père de la Nation il a besoin de faire régner l’unité, la paix et la solidarité, les réseaux sociaux inondent la toile d’une lettre du Ministre de la justice à son collègue de l’intérieur et d’un message porté du directeur de l’immigration au sujet de l’annulation de passeports ordinaires de trois compatriotes béninois dont encore Komi KOUTCHE, encore et encore lui. Une mesure qui n’a de fondement que dans la motivation sûrement de ses initiateurs. Le passeport ordinaire est un droit universel lié à la nationalité. Comment peut-on imaginer une telle initiative totalement contraire à tout instinct de bon sens?
En définitive, on aura tout compris. Dans le milieu judiciaire les indiscrétions sont claires: empêcher les grandes figures gênantes dont notamment Komi KOUTCHE de participer aux élections. Après l’espoir qui s’amincit de voir ce vœu se réaliser par le circuit judiciaire, à moins de nouveaux développements qui ne surprendront personne au niveau de la Nouvelle CRIET , il fallait sortir une affaire d’annulation de passeport pour rassurer les députés du BMP à qui l’on a promis en contrepartie du soutien aveugle, la réélection par l’empêchement de la compétition. D’ailleurs, certains parmi les plus indiscrets, approchent les irréductibles de Komi KOUTCHE et leur dit de les rejoindre pour qu’à leur élection ils s’allient à Komi KOUTCHE car Patrice TALON leur aurait promis de tout mettre en œuvre pour empêcher Komi KOUTCHE de venir compétir. Quel destin de grand pour un si jeune, de la quarantaine seulement? Patrice TALON révèle Komi KOUTCHE en lieu et place du Bénin.