Dans le but de fournir aux écoliers les plus vulnérables des repas nutritifs, culturellement acceptés, tout en contribuant au développement de l’économie locale, l’Ong internationale Catholic relief services (Crs) met en œuvre, dans quatre communes du département du Borgou, le projet “Besen Diannou” (Notre nourriture venant de nos champs). Financé par le département de l’Agriculture des États-Unis, ce projet a été officiellement inauguré hier mardi 13 novembre.
26 écoles dans la commune de Pèrèrè, 23 dans Tchaorou, 20 dans N’dali et 11 dans la commune de Parakou, soit 80 écoles de 4 communes du département du Borgou, pour un total d’environ 15 mille élèves, bénéficient du projet “Besen Diannou” qui vise à améliorer l’efficacité de l’aide alimentaire des cantines scolaires à travers les achats de vivres locaux et régionaux. D’une durée de deux ans, ce projet est mis en œuvre par l’Ong Catholic relief services (Crs) avec le financement du département de l’Agriculture des États-Unis. Il a démarré en octobre 2017 pour prendre fin en septembre 2019. Mais son inauguration officielle intervient à la fin de la première année essentiellement consacrée aux activités préparatoires. Avec la cérémonie officielle d’inauguration, c’est la phase opérationnelle du projet qui est ainsi lancée.
A en croire le Représentant résident de Crs, le projet s’appuie sur les nouvelles options faites par le gouvernement en matière d’alimentation locale, moins coûteuse et de bonne qualité. Ceci, à travers l’approche “De la fourche à la fourchette”. Ce qui veut dire que le projet utilise la production locale, les aliments localement disponibles et riches en nutriments pour fournir une alimentation équilibrée aux écoliers et par ricochet renforcer l’économie locale.
Expert en croissance économique, le représentant de l’ambassade des États-Unis, Nazaire Idrissou Houssou, salue d’ailleurs cette approche. « Nous nous réjouissons de l’expérience avérée de l’Ong Crs dans le domaine », déclare-t-il avant de réaffirmer l’engagement des États-Unis à soutenir la lutte contre la faim en milieu scolaire. Un engagement qui se matérialise déjà à travers le financement de trois projets de cantines scolaires à hauteur de 38 millions de dollars.
Par ailleurs, il encourage le gouvernement béninois qui a pris l’initiative de mettre en place, sous financement propre, des cantines scolaires dans 1574 écoles pour un coût d’environ 27 milliards. Représentant son ministre, le secrétaire général adjoint du ministère des Enseignements maternel et primaire (Memp), Idrissou Sanni, a exprimé sa joie de voir tant de partenaires comprendre et soutenir la lutte contre la faim dans laquelle le gouvernement béninois s’est engagé. Saluant aussi l’approche de la Crs, il rassure de la facilitation et de l’accompagnement du Memp pour soutenir les efforts visant à éliminer la faim des sphères scolaires.
Grandes lignes du projet
Face à l’insécurité alimentaire qui affecte encore plus d’un million de personnes au Bénin, avec la faim qui met à mal l’état nutritionnel d’un grand nombre d’enfants, le projet “Local and regional food aid Procurement” (Lrp) entendu “Nourriture des élèves venue du champs des parents” vise, entre autres, à augmenter la capacité des écoles, des comités de gestion et du gouvernement béninois à se procurer efficacement des produits locaux pour des programmes d’alimentation scolaire durables. Il s’agit également de renforcer la capacité des groupes de producteurs à fournir des produits nutritifs de haute qualité et de les relier aux programmes d’alimentation scolaire. Le projet est donc mis en œuvre sur l’approche “De la fourche à la fourchette”. Cette approche crée des emplois et améliore l’économie locale grâce à l’approvisionnement en produits locaux auprès des producteurs locaux.
Six principales activités meublent ce projet. Il s’agit de l’achat, livraison et distribution de vivres, de la construction de magasins et cuisines dans chaque école bénéficiaire, de l’engagement, formation et support au gouvernement, aux groupes de producteurs et aux comités de gestion des écoles, puis de la promotion de l’utilisation de mets locaux nutritifs.
Faisant le point des activités réalisées à l’étape actuelle du projet, la directrice du projet, Blandine Domingo, fait savoir que les écoles les plus vulnérables ont été identifiées, 69 comités de gestion sont déjà mis en place, les travaux préparatoires des constructions de magasins et de cuisines sont réalisés, des producteurs locaux et des femmes transformatrices et cuisinières ont été sensibilisés, formés et associés et une première vague d’achat de vivres locaux correspondant aux critères de qualité a été lancée. Ce qui a permis d’ouvrir déjà des cantines scolaires et d’offrir aux écoliers des repas chauds et nutritifs.