Elle a été crainte. Elle a été redoutée. 2019 est là. C’est cette année, au mois de Mars que se tiennent les législatives pour le renouvellement du mandat des députés….

Législatives et impopularité : 2019, 1er test électoral pour la Rupture

Législatives et impopularité : 2019, 1er test électoral pour la Rupture

Elle a été crainte. Elle a été redoutée. 2019 est là. C’est cette année, au mois de Mars que se tiennent les législatives pour le renouvellement du mandat des députés. Dans quatre mois, la 7e législature va entrer dans l’histoire. Place sera faite dès le 04 avril aux nouveaux députés, ceux de la 8e législature qui seront les premiers de la Rupture. C’est en cela que 2019 est une année de défi pour le chef de l’Etat et pour la Rupture dont l’impopularité est au summum.

Avril 2019, cela fera exactement trois ans de pouvoir pour la Rupture. C’est aussi pour elle l’année des premières élections de masse. Les Béninois seront appelés aux urnes pour renouveler le Parlement. Qu’en est-il vraiment de la popularité de Patrice Talon ? Que reste-t-il de la faveur populaire qui l’a conduit à la Marina, il y a de cela trois ans ? C’est l’occasion de savoir si la déception qui s’est emparée du peuple et qui se lit sur les visages, qu’on entend dans les commentaires dans les marchés, les transports en commun, les lieux publics, partout où il y a regroupement de personnes, va se transformer en un vote sanction. Ces élections, qui ressemblent à celles qualifiées d’élections de mi-mandat ailleurs, constituent le 1er test politique grandeur nature pour la Rupture. Le Chef de l’Etat en est conscient. Patrice Talon sait que ces échecs répétés au Parlement à propos de certaines initiatives comme la révision de la Constitution ne seront en rien comparables à un échec aux Législatives. Ici, il s’agit du peuple, le vrai. Un échec aux élections, sera un cinglant désaveu politique, un rejet de toute sa politique de réformes entamées depuis le 06 avril 2016. Il faut donc corriger le tir, essayer de sauver ce qui peut encore l’être. C’est ce qui justifie sans doute les dernières décisions d’ordre social prises par le chef de l’Etat. 500 millions aux sinistrés de Dantokpa, autorisation de payement de plusieurs primes aux travailleurs, libération de 1200 détenus parmi lesquels les pharmaciens grossistes répartiteurs condamnés dans l’affaire de faux médicaments, etc. On a toujours reproché aux actions de Patrice Talon le manque de social. Ces dernières actions tendent à corriger cela. Mais il faudra aller plus loin en 2019. Il faut s’attendre cette année à une hyper activité du chef de l’Etat. Lui qui a refusé de parrainer en personne les pauses de premières pierres et autres inaugurations d’infrastructures routières et marchandes doit trouver la formule pour être plus près des populations. Ou du moins ne serait-ce que pour faire semblant. Cela comptera. Tout comptera en effet pour convaincre les indécis que la Rupture reste la seule option qui vaille. Patrice Talon devra se lancer dans une opération de charme pour essayer de soigner son image. Il faut aussi s’attendre à des actions qui mettront davantage en difficulté les adversaires politiques. La liste d’exilés ou d’opposant qui ont maille avec la justice pourrait s’allonger. C’est tout ceci réuni qui pourrait concourir à s’assurer un bon résultat pour les législatives. Mais il y a aussi le risque d’un effet boomerang.

 

M.M