Les Béninois, sans exception, pourront avoir une meilleure qualité d’image et de son sur leurs écrans de télévision avec l’accès à la télévision haute definition au plus tard la fin du premier semestre de l’année 2019, confie Patricia Codjia du comité de pilotage de la transition à la télévision numérique terrestre. A l’en croire, les travaux de réalisation de ce projet sont très avancés.
Pourquoi le Bénin doit-il passer de l’analogique au numérique ?
Patricia Codjia : Le passage de la radiodiffusion analogique à la radiodiffusion numérique est une recommandation de l’Uit (Union internationale des Télécommunications) qui s’impose à tous les pays membres de l’union. En effet, conformément aux décisions de la conférence régionale des 15 et 16 juin 2006 à Genève, le 17 juin 2015 était la date butoir fixée pour le passage de la radiodiffusion analogique à la radiodiffusion numérique en bandes IV et V. Comme presque tous les pays d’Afrique, le Bénin n’a pu répondre au rendez-vous.
Qu’est-ce qui va changer à l’avènement du numérique ?
Avec la séparation des métiers, les chaînes de télévision deviennent des éditeurs de services audiovisuels. La diffusion est assurée par un opérateur de diffusion. Il offre aux populations ou consommateurs plus de chaînes; une meilleure qualité d’image et de son avec accès à la télévision en haute définition ainsi qu’un accès aux services interactifs tels que la vidéo à la demande, le guide électronique des programmes, commandes et achats en ligne.
Quant à l’Etat, il lui permet la récupération des fréquences (le dividende numérique) en vue de leur réallocation pour d’autres services porteurs de développement et pourvoyeurs d’emplois: la téléphonie mobile, l’internet haut débit par exemple.
Depuis quand le Bénin a-t-il démarré cette transition de l’analogique au numérique ?
Le processus de migration a débuté au Bénin avec la création en 2013 de la Cnman (Commission nationale de la migration de l’analogique au numérique), rattachée au ministère de l’Economie numérique et de la Communication (Menc). Elle a été dissoute après trois années d’existence et remplacée par le Cptnt (Comité de pilotage de la transition à la télévision numérique terrestre), créé en novembre 2016 et rattaché au Cabinet civil du chef de l’Etat. La télévision numérique terrestre (Tnt) est le projet N° 21 des 45 projets phares du Pag 2016- 2021).
Quels sont les progrès réalisés en prélude au passage de l’analogique au numérique ?
Dès son installation en novembre 2016, le Cptnt, avec le partenaire technique Startimes a entrepris les travaux de construction de l’infrastructure technique de la télévision numérique terrestre. A ce jour, les travaux sont très avancés. Depuis janvier 2018, les installations réalisées sur les sites de Porto-Novo, Calavi, Cotonou, Gbéhoué permettent de couvrir la partie méridionale du pays, des frontières Est et Ouest, jusqu’à la hauteur d’Allada.
Quels sont les obstacles qui freinent le processus de la transition du Bénin de l’analogique au numérique ?
Plus aucun obstacle ne freine le processus au Bénin.
Le passage du Bénin de l’analogique au numérique sera-t-il une réalité?
La télévision numérique terrestre est déjà une réalité au Bénin. Nous sommes à la phase d’extension du réseau. Les populations pourraient recevoir la Tnt au cours du 1er semestre de l’année 2019
Quelles sont les perspectives pour ce projet ?
Une meilleure organisation des producteurs d’œuvres audiovisuelles et cinématographiques. Ils devront réaliser des productions locales de bonne facture afin de fournir des contenus audiovisuels pour alimenter les grilles de programmes des chaînes Tv et même pour des ventes et échanges à l’échelle internationale.
Propos recueillis par Ange Joël TOFFOUN