Il voit le mal partout. Depuis qu’il n’est plus aux affaires, l’ancien président Boni Yayi a chaussé ses godasses d’opposant et, depuis lors, il ne rate aucune occasion de donner des coups de pieds aux réformes entreprises par son successeur au point même d’en arriver à oublier que, dans bien des cas, l’Etat est encore une continuité. Contexte électoral oblige donc, l’ancien président s’est permis hier, à la grand-messe de l’opposition à Vidolé, d’émettre des doutes sur l’impartialité de la Cena permanente, structure en charge de l’organisation des élections au Bénin. Pourtant, c’est sous son règne qu’elle a été installée et c’est surtout, son ancien Secrétaire à la présidence et homme de main, Emmanuel Tiando qui, jusqu’ici, préside l’institution.
Alors dire ou penser que la Cena est politisée et est aujourd’hui d’obédience mouvance présidentielle, c’est très vite oublier qu’il connaît mieux que quiconque, la plupart des personnalités qui y sont actuellement. Et s’il en est ainsi, cela veut dire qu’il s’identifie au camp où il voit ses anciens et fidèles collaborateurs. Si ce n’est donc pas de la politique politicienne, comment comprendre que Yayi émette des réserves sur l’impartialité de la Cena et renie maintenant le bon Tiando qui l’avait loyalement servi ? Peut-être aurait-il voulu avoir un total contrôle sur tout ce beau monde qui travaille à des législatives fiables et incontestables.
D’ailleurs, sur ce plan, on comprend désormais que Boni Yayi est un récidiviste. Au soir de la présidentielle de 2006, alors même que la Cena n’avait pas encore donné les résultats, il s’était déjà fait prendre au piège de la contestation et des réserves. Maintenant, le voilà qui, publiquement, remet en cause ses choix quand il était au pouvoir pour présider la Cena. Conclusion, la sérénité n’est pas le fort de l’ancien président Boni Yayi et à s’engager dans un combat qui n’a pas de sens, il perd inutilement son énergie. Normalement, avant tous, c’est lui qui doit savoir raison garder. Malheureusement à Vidolé, Yayi a encore fait du Yayisme. Comme le dit l’adage, chasser le naturel, il revient au galop…
17-01-2019, Angelo DOSSOUMOU